L'intelligence artificielle doit encore séduire les firmes
L'intelligence artificielle doit encore séduire les firmes
Que doit-on en retenir? Premièrement que sur la croissance économique, 68 % des patrons luxembourgeois interrogés «sont confiants au niveau local», dixit François Mousel, Partner, Clients and Markets Leader. Ils pensent que l'économie nationale s'améliorera cette année. Cette optimisme «colle» avec les prévisions d'automne 2018 de la Commission européenne qui estimait à 3 % la hausse du PIB au Grand-Duché en 2019 après avoir ralenti à 1,5 % en 2017.
Malgré cela, beaucoup sont prudents face à la situation économique mondiale et font preuve de pessimisme vis-à-vis de l'Union européenne. «Ce qui est positif, souligne le Partner, c'est que la majorité des CEO (NDLR: 58 %) s'attendent à recruter plus de personnes dans les 12 mois qui viennent».
Evidemment, le tableau ne peut pas être totalement idyllique. Les CEO ont des préoccupations. Les trois principales sont: la surréglementation (53 % d'entre eux se sentent concernés par ce sujet, contre 35 % au niveau mondial), la disponibilité des compétences (47 %, contre 34 % au niveau mondial) et la rapidité des changements technologiques (47 % versus 28 % au niveau global).
A propos des conflits commerciaux, 77 % des CEO luxembourgeois et 88 % de leurs confrères dans le monde, considèrent le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine comme particulièrement préoccupant, compte tenu des conséquences au niveau mondial. Face à ces préoccupations, 54 % des dirigeants grand-ducaux «n’ont pas l’intention de changer de modèle d’affaire à cause de la guerre commerciale», souligne François Mousel.
Un grand besoin de données pertinentes
Dans une époque où l’on parle «d’économie de la donnée», à propos des prises de décisions, il existe, d’après l’étude, un fossé très important entre les informations que les dirigeants veulent recevoir et le degré de précision de celles reçues. Quand 95 % des CEO disent ‘j’aurai besoin de données pertinentes sur les clients’, 18 % répondent qu’ils en ont assez. Chiffre notable : plus de 40 % des CEO ont attribué le manque d’informations à un manque de compétences analytiques parmi leurs employés et au manque de fiabilité des données. Le manque de qualification, voilà le point noir soulevé par la déclinaison luxembourgeoise du 22ème Annual Global CEO Survey.
Comme le dit Laurent Probst, Partner, Digital Transformation and Public sector, «l’investissement dans les employés est (un point) clé». Dans l’étude, on apprend qu’une majorité de dirigeants luxembourgeois ont déclaré le déficit de talents comme facteur d’accroissement des coûts liés au personnel, affectant par la même occasion la capacité d’innovation et l’impact sur l’expérience client. 34 % des patrons d’entreprises grand-ducales considèrent l’investissement dans les compétences de leurs salariés comme une solution pour faire face au manque de main-d’œuvre qualifiée.
Le gouvernement a un rôle à jouer
Et l’intelligence artificielle dans tout ça ? Les CEO luxembourgeois «pensent qu’il s’agit d’une évolution majeure», pointe le Partner. 80 % d’entre eux jugent qu’elle modifiera de manière considérable leur façon de travailler. Etant donné que nous sommes encore en phase de découverte, on ignore encore vers quoi elle emmènera les firmes et comment elle sera utilisée par ces dernières.
Une chose est certaine, 73 % des chefs d’entreprise estiment que les gouvernements jouent un rôle critique dans l’adoption plus généralisée et le développement de ces technologies. A noter encore que 37 % des répondants ont déjà mis en œuvre des projets d’intelligence artificielle dans leur firme tandis que 36 % ont l’intention d’en introduire une ligne prochainement.
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