L'Etat remercie (fiscalement) les bailleurs généreux
L'Etat remercie (fiscalement) les bailleurs généreux
Dans la crise sanitaire, «chacun est une part de la solution» comme aime à le répéter Xavier Bettel. Et il en est de même dans le cadre de la réponse à la crise économique que traversent certains professionnels. Ainsi, si l'Etat met depuis plus d'un an la main à la poche, les particuliers peuvent aussi jouer un rôle. A commencer par les propriétaires de locaux commerciaux qui, en diminuant significativement le montant exigé pour leurs loyers permettront à des entrepreneurs de ne pas mettre la clé sous la porte.
Dès mai 2020 d'ailleurs, le gouvernement avait invité les propriétaires à faire preuve de tolérance et de générosité. Pour mieux persuader les bailleurs d'aller dans ce sens, l'Etat avait introduit un abattement fiscal (non sans quelques grincements de dents alors). La ristourne sur l'imposition correspondait à deux fois le montant de la réduction accordée, à hauteur maximum de 15.000€ à déduire de ses impôts. La mesure ayant été efficace, vendredi le conseil de gouvernement en a acté la reconduction pour 2021.
Voilà donc la mesure valable encore pour cette année 2021, comme elle l'avait été depuis le lancement du plan de relance, Neistrat Lëtzebuerg, au printemps dernier. Et si le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP) a accepté de faire ce cadeau, c'est bien parce qu'il sait que la mesure peut sérieusement réduire le nombre de petites sociétés ou indépendants en difficultés. Le libéral en convenait, à l'issue du conseil de gouvernement : «Cette mesure s’est révélée efficace au cours des derniers mois en ce qu’elle a encouragé les bailleurs à faire preuve de solidarité et ainsi a permis aux entreprises de réduire leurs coûts fixes».
Bon aussi pour l'Etat
L'argumentaire est limpide : le paiement du loyer constituant une charge importante dans le bilan des locataires qui exercent une activité (commerciale, industrielle ou artisanale), une réduction accordée par les bailleurs d’une partie des loyers à payer permet «d’améliorer considérablement la situation précaire au niveau de la trésorerie des locataires».
Pour le ministère des Finances, il apparaît donc clairement que «la mesure n’aidera pas seulement ceux qui ont été touchés par l’interdiction d’exercer des activités commerciales et artisanales accueillant un public, mais aussi tous les commerçants subissant des contraintes et souffrant du ralentissement économique général».
Mais la mesure sera tout autant ''bénéfique'' à l'Etat qui, pour certaines activités en péril (comme la restauration) s'est engagé à prendre à son compte charges une part des charges fixes, loyer compris. La fameuse aide aux coûts non couverts pour laquelle le gouvernement a déjà validé 713 demandes d'aides pour quelque 11,9 millions d'euros de soutiens apports.
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