L'Etat prêt à céder ses parts dans Paul-Wurth
L'Etat prêt à céder ses parts dans Paul-Wurth
(pj avec Nadia di Pillo) Avec 150 ans d'existence, célébrés l'an passé, c'est peu dire que l'entreprise Paul-Wurth fait partie de l'histoire du pays. Elle en a été un pilier dans les grandes heures de la sidérurgie, et les décennies suivantes encore. Mais le spécialiste de la conception et la fourniture de technologies et d'équipements pour la production de fonte brute s’apprête à tourner une page. L'État luxembourgeois, avec la SNCI et Spuerkeess, a en effet confirmé son intention de vendre l'ensemble de sa participation dans ce groupe aux 1.500 employés dans le monde.
Ces parts vont ainsi être rachetées par la société mère de la société, SMS. Depuis 2012, le groupe SMS Holding disposait déjà d'une participation majoritaire dans Paul-Wurth. Avec cette opération, il en deviendra l'unique possesseur après avoir négocié avec la Société nationale de crédit et d'investissement (SNCI) (18,84 %), Spuerkeess (10,98 %) et l'État luxembourgeois (10,98 %).
Les négociations durent encore, et c'est pourquoi l'actuel PDG de Paul-Wurth ne souhaite pas commenter les détails de la transaction. Mais voici quelques semaines, les ministres Pierre Gramegna (DP-Finances) et Franz Fayot (LSAP-Economie) avaient déjà envisagé le sujet. Rappelant que l'Etat s'était impliqué dans le fonctionnement de la société pour la sortir d'un mauvais pas durant la crise financière de 2008.
1.200 emplois sur la sellette
Sauf que le repreneur allemand n'est guère en bonne forme. Le constructeur d'usines et de laminoirs, basé à Hilchenbach, prévoit d'ailleurs des suppressions d'emplois massives. Pour l'ensemble du groupe, l'entreprise aurait enregistré une chute de 40% des entrées de commandes ces derniers mois, pour atteindre moins de deux milliards d'euros en 2020. Et dans un courrier adressé aux salariés, la direction ne cachait pas qu'elle «ne pouvait supposer une reprise significative de l'activité principale dans les années à venir».
Les dirigeants de SMS prévoient ainsi au moins trois à quatre ans avant qu'une reprise des affaires ne soit perceptible. D'où ce choix de restreindre le poids de ses effectifs. Il semble question d'économiser plus de 100 millions d'euros par an sur la masse salariale rien qu'en Allemagne. «Si les coûts de personnel devaient être réduits uniquement par des suppressions d'emplois, cela correspondrait à 1.200 emplois», indique un courrier.
Bref, rien de bien rassurant pour les 500 employés travaillant de ce côté-ci de la Moselle même si le groupe a comme projet de faire du Luxembourg son «centre d'excellence mondial pour l'hydrogène».
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