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L'Etat met la main à la poche pour l'apprentissage
Économie 3 min. 18.08.2020 Cet article est archivé

L'Etat met la main à la poche pour l'apprentissage

Aujourd'hui, près de 5.000 jeunes suivent un cursus d'apprenti chaque année. Le gouvernement entend préserver ce type de formation.

L'Etat met la main à la poche pour l'apprentissage

Aujourd'hui, près de 5.000 jeunes suivent un cursus d'apprenti chaque année. Le gouvernement entend préserver ce type de formation.
Économie 3 min. 18.08.2020 Cet article est archivé

L'Etat met la main à la poche pour l'apprentissage

Patrick JACQUEMOT
Patrick JACQUEMOT
Les jeunes en formation professionnelle auraient pu devenir des victimes collatérales de la crise économique liée au covid. Pour éviter qu'il en soit ainsi, le ministre de l'Education vient d'annoncer une série de primes pour les entreprises qui joueront le jeu.

En juin dernier, Chambre des salariés, Fédération des artisans et Chambre des métiers avaient tiré la sonnette d'alarme. Les mois à venir s'annonçaient sombres pour le futur de l'apprentissage au Luxembourg. Quelques jours auparavant, la tripartite avait déjà mis la question sur la table. Le message avait été entendu par le ministre du Travail, Dan Kersch (LSAP), celui de l'Education nationale vient de lui embrayer le mot en passant de la parole aux actes; des mots aux euros. 

Face au risque de voir se réduire comme neige au soleil le nombre de postes en apprentissage, le gouvernement a ainsi choisi l'encouragement financier. Moyen également de ne pas voir se gonfler les chiffres -jusque-là contenus- du chômage. Alors oui, annonce le ministre Claude Meisch (DP), des aides vont venir encourager et soutenir les entrepreneurs qui feront l'effort de prendre un ou plusieurs apprentis sous leur aile. Ici 1.500 euros, là 3.000€, 4.500€ ailleurs : selon de nouveaux critères, les primes tomberont. Elles pourront même se cumuler.


Handwerk, Industie, Stahl, Metall
«Engagez et formez des apprentis !»
Tel est le message lancé par la Chambre des Métiers et celle des Salariés. Un cri d'alerte même, alors que la crise aurait tendance à freiner les entreprises à ouvrir leurs portes aux demandeurs de formation professionnelle.

Impensable en effet de ne pas soutenir la voie de formation qui accueille environ 5.000 jeunes. Et ce levier est d'autant plus important, maintenant, que nombre de sociétés ont d'autres préoccupations en tête que de former et d'assurer la transmission de leur savoir-faire. Il y a deux mois encore, 54% des entreprises jusque-là formatrices indiquaient qu'elles recruteraient moins d'apprentis dans les mois à venir que par le passé.

Triple satisfaction

Après le lockdown, l'incertitude sur le carnet de commande n'incitait pas à ce qui fait pourtant partie des filières de formation traditionnelle. «Même pour le secteur de l'artisanat qui, habituellement, assure de l'ordre de 1.800 contrats d'apprentissage, on sentait un net repli», reconnaît Tom Wirion. Un directeur de la Chambre des métiers aujourd'hui «satisfait d'avoir été entendu». Comme cela avait déjà été le cas quand, au printemps, le gouvernement avait assuré la prise en charge en chômage partiel des apprentis dont la formation avait été interrompue par le confinement généralisé. 

Aujourd'hui pour Tom Wirion, les motifs de satisfaction sont triples. Primo, la Chambre des métiers apprécie l'encouragement à maintenir les contrats d'apprentissage. Secundo, elle note que certaines aides «honorent les entreprises qui feront un effort supplémentaire en prenant plus d'apprentis que de coutume». Tertio, elle trouve pertinent d'avoir glissé dans le pack de mesures «un incitatif pour la reprise des contrats» qui avaient pu être résiliés du fait des conséquences directes de l'épidémie. Même les divers montants accordés sont jugés «appropriés».

Le satisfecit général sera, sans doute, adressé par le président de la Chambre, Tom Oberweiss, une fois connus les détails d'application. Pour l'heure, le projet de loi n'a pas été communiqué. Mais l'organisme, lui, a déjà mobilisé ses troupes autour de ce dossier. En juillet, la Chambre associée à la Fédération des artisans signait un courrier commun encourageant leurs membres «à assurer la transmission des savoirs et des savoir-faire, qui caractérise si bien la richesse et la particularité de notre secteur».

Au passage, en guise de main tendue, la Chambre des métiers se proposait d'offrir des cours de formation aux tuteurs d'apprentis qui le désireraient. «Bonne nouvelle : nous sommes complets!», sourit Tom Wirion, assurant qu'au besoin il était prêt à ouvrir de nouvelles places gratuites. 

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