L'Etat clôt 2020 avec 16 milliards de dette
L'Etat clôt 2020 avec 16 milliards de dette
Les chiffres présentés, vendredi, par le ministère des Finances ne surprendront personne. Au terme d'une année 2020 marquée par une crise sanitaire inédite, la situation des Finances publiques luxembourgeoises n'est pas au beau fixe, avec un recul de 4,9% des recettes et une hausse de 14,5% des dépenses, en comparaison à décembre 2019.
Cette explosion des dépenses publiques s'explique évidemment par la lutte engagée contre la pandémie et ses conséquences. Ainsi, le ministère de Pierre Gramegna (DP) met-il en avant par exemple les 235 millions d'euros versés au titre du congé pour raison familiale (élargi), les 194 millions ayant servi à la gestion de la crise, les 103 millions versés aux microentreprises et indépendants, ou les 937 millions d'euros injectés pour soutenir le dispositif de chômage partiel.
Mais ces dépenses n'ont pu être comblées par des recettes; celles-ci étant logiquement en baisse tout au long de 2020. L'administration des douanes et accises a notamment accusé une baisse de 23% des montants perçus sur les ventes d'essence et de -21% des ventes de diesel, effet direct du confinement dans un premier temps, des restrictions de circulation ensuite et de la généralisation du télétravail enfin.
En conséquence, le solde de l'administration centrale s'établit à -2,36 milliards en 2020. Un chiffre cependant moins prononcé que les dernières prévisions qui «tablaient encore sur un déficit de -5 milliards d'euros», se félicite le ministère des Finances.
Un début de relance?
La dette publique affiche également des résultats plus encourageants que ceux envisagés. Elle s'élève à 16 milliards d'euros, soit 26,5% du PIB. «Un niveau nettement inférieur aux 30% prévus dans le programme gouvernemental », ne manque pas de préciser le ministère des Finances. Et d'indiquer que le Luxembourg était le pays de la zone euro qui avait vu sa dette la moins augmenter en 2020.
Au rang des bonnes nouvelles, la croissance économique en hausse aux troisième et quatrième trimestres. Même si le chômage a quelque peu bondi en décembre (effet saisonnier), cela pourrait augurer d'un début de relance en cette entame de 2021. Des éléments qu'il faut tout de même prendre avec circonspection, l'exercice comptable n'étant clôturé qu'après une période complémentaire durant laquelle des dépenses seront encore effectuées au titre de l'exercice 2020.
Pierre Gramegna, d'ailleurs, affiche toute sa réserve pour le moment : «Nonobstant des premiers signes qui inspirent la confiance, la situation des finances publiques reste tendue, et la prudence de rigueur».
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
