L'épidémie emporte des milliers d'emplois en Europe
L'épidémie emporte des milliers d'emplois en Europe
(pj avec AFP) - Les suppressions d'emplois et faillites annoncées parmi les grands groupes ne sont que la partie émergée de la crise. Mais quel choc déjà... Ainsi, dans l'aérien plusieurs compagnies ont été emportées par la crise, comme la britannique Flybe ou les branches autrichienne et française de Level. D'autres tiennent au prix de coupes drastiques dans leurs effectifs. Côté luxembourgeois, après la tripartite sectorielle organisée, lundi, pour Luxair et Luxairport, on sait que les vents sont contraires.
Mais le covid-19 et ses impacts ont aussi fait des dégâts sur l'emploi dans la compagnie allemande Lufthansa (22.000 postes), les britanniques British Airways (12.000), EasyJet (4.500) et Virgin Atlantic (3.150), Air France (7.500), la scandinave SAS (5.000), les irlandaises Ryanair (3.250) et Aer Lingus (900), Icelandair (2.000), Brussels Airlines (1.000) et la hongroise Wizz Air (1.000). Pas mieux côté constructeurs d'ailleurs où Airbus compte supprimer 15.000 emplois, tandis que les fabricants de moteurs britanniques Rolls-Royce et allemand MTU vont sabrer, respectivement, 9.000 et plus de 1.000 postes.
Dans les services aéroportuaires, le groupe Swissport va supprimer plus de 4.000 emplois au Royaume-Uni. Pour limiter la casse, l'Allemagne a volé au secours de Lufthansa et de Condor, la France et les Pays-Bas ont fait de même avec Air France-KLM. L'Italie et le Portugal ont opté pour une nationalisation d'Alitalia et de la TAP. Qu'en sera-t-il du Grand-Duché et sa compagnie nationale? Réponse le 17 septembre, si tout va «bien» d'ici là.
Le secteur du tourisme européen connait, lui aussi, de grandes difficultés: le premier voyagiste mondial TUI va sabrer ainsi 8.000 emplois. Et que dire de l'annonce de 15.000 suppressions de postes chez Renault? D'autant qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé. L'allemand BMW va supprimer 6.000 emplois. Nissan va fermer une usine employant 3.000 personnes à Barcelone, Volvo Cars rayera 1.300 postes de cadres en Suède. Au Royaume-Uni, plus de 6.000 suppressions de postes ont déjà été annoncées, notamment chez Jaguar Land Rover, Aston Martin, Bentley et McLaren. Le constructeur de poids lourds suédois Volvo Group (distinct du constructeur auto) va supprimer 4.100 emplois de cadres et employés de bureau dans le monde...
Faillites dans la distribution
La pandémie a également été fatale pour de nombreuses grandes enseignes, asphyxiées par la fermeture de leurs magasins pendant le confinement. En Allemagne, les grands magasins Karstadt Kaufhof supprimeront 6.000 emplois. Au Royaume-Uni, le groupe Intu, propriétaire d'énormes centres commerciaux, a déposé le bilan, tout comme les grands magasins de la chaîne Debenams et le spécialiste de la location-vente de produits pour la maison BrightHouse. Autres sinistrés, les grands magasins John Lewis vont éliminer 1.300 emplois et le groupe de bricolage et matériaux Travis Perkins 2.500 postes.
En France, de nombreuses marques d'habillement (André, Naf Naf, Camaïeu, Orchestra-Prémaman...) ont été placées en redressement judiciaire, tout comme l'enseigne d'ameublement Alinéa.
Dans la restauration, la chaîne allemande Vapiano a fait faillite, tandis que l'enseigne britannique The Restaurant Group ferme 125 restaurants (3.000 emplois) des chaînes Frankie & Benny's, Garfunkel's et Coast-to-Coast, après avoir déjà placé en faillite ses restaurants Chiquito, Food and Fuel et Carluccio's. Jusqu'à 5.000 emplois sont aussi menacés chez SSP, le spécialiste britannique de la restauration rapide.
L'énergie, confrontée à une baisse de la demande, a souffert, notamment au Royaume-Uni, où le géant pétrolier BP a supprimé 10.000 postes, les fournisseurs britanniques Centrica et Ovo respectivement 5.000 et 2.600 postes. Le groupe suisse de logistique Kuehne+Nagel envisage de supprimer un emploi sur quatre, soit plus de 15.000 postes tandis que la poste britannique, la Royal Mail, va en rayer 2.000. Les pharmacies Boots prévoient de supprimer 4.000 emplois au Royaume-Uni.
Même l'humanitaire n'est pas épargné. Ainsi, l'ONG Oxfam fermera 18 bureaux et supprimera près de 1.500 emplois dans le monde. Et l'on ne parle là que des grandes structures présentes en Europe, combien la crise va-t-elle faire de chômeurs ailleurs, dans les PME, TPE chez les indépendants?
En présentant les chiffres du chômage du mois de mai au Luxembourg, la directrice de l'Adem disait craindre plus que le choc, son onde répercutée sur plusieurs mois. C'est dire si le Luxembourg comme tous ses voisins n'en est qu'au début d'une sale période pour l'emploi... Pour l'heure, le Grand-Duché compte officiellement 20.209 demandeurs d'emploi résidents.
