«L'économie doit pouvoir respirer»
«L'économie doit pouvoir respirer»
(DH avec Annette Welsch) - L'Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) par la voix de Nicolas Buck (51 ans) s'est exprimée dans un long entretien accordé au Luxemburger Wort de ce vendredi 29 novembre. Il apporte un éclairage quant à sa vision du dialogue social qui est réglementé dans la loi de 2015, mais qui, selon lui, n'est pas clair au niveau national.
«Si nous voulons vraiment un dialogue social constructif sur le marché du travail au niveau national, nous devons d'abord analyser la situation de ce marché de manière plus approfondie dans le cadre du Comité permanent du travail et de l'emploi (CPTE)», indique-t-il tout en proposant de prendre le temps de la réflexion.
Nous voulons rendre le dialogue social plus professionnel
«Les modifications du droit du travail sont souvent la solution à un problème, mais nous ne sommes toujours pas d'accord sur ce que le problème est réellement censé être», poursuit-il. «Notre proposition est non seulement conforme à l'esprit de la loi, mais elle garantit également que la méthode nous permettra de travailler ensemble plus efficacement. Nous ne voulons pas détruire le dialogue social, nous voulons le rendre plus professionnel et prêt pour le XXIe siècle.»
Pour étayer ses propos, Nicolas Buck rappelle l’objectif initial du CPTE qui est d'«apporter des idées au ministre et non modifier le droit du travail». «Nous avons proposé une nouvelle méthode pour revenir, en principe, au sens originel du CPTE, également prescrit par la loi: parler du marché du travail, en mettant l'accent sur les deux domaines du marché du travail/chômage et de la sécurité/santé au travail ainsi que sur le fonctionnement de l'Adem et de l'IMT.»
«Il n'existe aucun droit de négociation»
Le président de l'UEL estime encore que travailleurs et employeurs doivent être conviés séparément à des discussions avec le gouvernement, les pourparlers en matière de droit du travail étant motivés par des convictions politiques. «Ce n'est pas à nous de négocier des réformes du droit du travail. Notre mission consiste à définir des thèmes, à proposer des alternatives et à en souligner les conséquences.»
«C'est la responsabilité de l'ensemble du gouvernement de mener ses réformes», souligne encore Nicolas Buck. «Nous avons le devoir d'informer, de défendre et d'influencer nos positions. Mais ce n'est pas à nous d'entamer un processus pour parvenir à un accord sur les modifications à apporter au droit du travail.»
Pour rappel, le programme de la coalition couvre toute une série de questions à aborder dans le droit du travail, tels les conventions collectives, l'organisation du temps de travail et le travail à temps partiel.
«Nous n'avons jamais dit que nous ne voulions pas de pourparlers tripartites, nous n'avons jamais dit que nous voulions quitter le CPTE», martèle Nicolas Buck. «Nous voulons simplement que le cadre juridique soit respecté. Parce que nous avons vu que nous avons de sérieux désaccords, qui nuisent au pays à long terme, si nous ne respectons pas méticuleusement les lois.»
«La prospérité de notre pays repose sur des entreprises qui fonctionnent bien et qui sont compétitives», conclut-il. «C'est pourquoi nous devons continuer à réclamer un cadre qui permette aux entreprises de se développer, mais aussi de s'adapter. La numérisation, les guerres commerciales, l'e-mobilité, etc. nous posent constamment des défis. Les entreprises doivent pouvoir respirer pour y faire face.»
Pour mémoire, l'UEL représente les intérêts de six fédérations sectorielles des banques, assurances, commerce, artisanat, industrie et hôtellerie et restauration (ABBL, ACA, CLC, FDA, FEDIL, Horesca) et les deux chambres de commerce et d'artisanat. Ce qui représente 90.000 entreprises générant 80% du PIB.
L'UEL a indiqué qu'elle répondra favorablement à l'invitation du ministre du Travail Dan Kersch (LSAP) à la prochaine réunion du CPTE qui se tiendra lundi.
