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L'Allemagne craint une possible récession
Économie 2 min. 19.08.2019 Cet article est archivé

L'Allemagne craint une possible récession

L'économie allemande souffre de la guerre commerciale entre Chine et Etats-Unis.

L'Allemagne craint une possible récession

L'économie allemande souffre de la guerre commerciale entre Chine et Etats-Unis.
Photo: AFP
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L'Allemagne craint une possible récession

L'économie allemande pourrait ralentir au troisième trimestre, a prévenu lundi la Bundesbank alors que le débat sur des mesures gouvernementales de soutien à l'économie enfle à Berlin.

(AFP) - «L'économie pourrait à nouveau se contracter» cet été après un recul de 0,1% du PIB allemand au deuxième trimestre, a indiqué dans son rapport mensuel la Banque centrale allemande, la Bundesbank. De quoi faire planer la crainte d'une récession, période définie par deux trimestres d'affilée de recul du Produit intérieur brut. 

 L'Allemagne, dont l'économie repose surtout sur les exportations dans le secteur industriel, est fortement pénalisée par la guerre commerciale entre deux de ses principaux clients, Etats-Unis et Chine. 

Pas d'endettement supplémentaire

 Cette dégradation économique ravive depuis plusieurs jours à Berlin le débat politique sur la nécessité d'abandonner le dogme allemand de l'équilibre budgétaire, en recourant à la dette pour soutenir la conjoncture ou, à tout le moins, compenser les effets négatifs de la récession qui se profile. 

L'Allemagne peut, sur le papier, se le permettre après cinq années consécutives de comptes budgétaires excédentaires et des taux d'intérêt pour les emprunts à long terme extrêmement attractifs pour l'Etat fédéral. Officiellement, le gouvernement continue d'affirmer qu'il n'est pas question de remettre en cause la politique menée depuis plusieurs années et prévue jusqu'à au moins 2021 d'un budget fédéral au moins à l'équilibre, sans recours à de l'endettement supplémentaire. 

A l'approche d'élections à l'automne, Angela Merkel et les conservateurs ne devraient pas oser revenir sur leur politique budgétaire.
A l'approche d'élections à l'automne, Angela Merkel et les conservateurs ne devraient pas oser revenir sur leur politique budgétaire.
Photo: dpa

 Mais selon l'hebdomadaire Der Spiegel, la chancelière conservatrice, Angela Merkel, et son ministre des Finances social-démocrate, Olaf Scholz, sont en fait prêts à y renoncer si le pays entre en récession. 

Le week-end dernier, M. Scholz a paru préparer les esprits à un recours à l'endettement en cas de crise sévère, dès lors que l'Allemagne resterait dans les clous européens avec une dette globale ne dépassant pas la limite fixée de 60% du PIB. «Il est parfois important, lorsque par exemple les choses changent du tout au tout, qu'on ait suffisamment de force pour réagir», a-t-il dit lors d'une journée porte ouverte à son ministère.

Des grands chantiers réclamés

«Si nous avons en Allemagne un endettement qui est inférieur à 60% de notre PIB, il s'agit alors de la force dont nous avons besoin en cas de crise pour y faire face avec toute la vigueur nécessaire», a ajouté le ministre, soulignant à titre d'exemple que l'Allemagne avait été en mesure de dégager 50 milliards d'euros pour répondre à la crise financière de 2008/09.

Plusieurs responsables sociaux-démocrates souhaitent, en particulier, que l'Allemagne puise dans ses réserves pour financer un plan de lutte contre le réchauffement climatique ou des travaux d'infrastructure.

Les conservateurs d'Angela Merkel s'y sont refusés jusqu'ici, un abandon du dogme du budget équilibré paraissant dans l'immédiat peu probable. Cela alors que se profilent des élections régionales importantes en septembre et octobre et qu'une partie importante de l'opinion y reste très attachée.


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