L'activité devrait ralentir en 2023, avant de rebondir en 2024
L'activité devrait ralentir en 2023, avant de rebondir en 2024
Après un an de guerre en Ukraine, le conflit semble plutôt s'enliser que d'aller vers une résolution. Dans un contexte marqué par les conséquences d'une situation géopolitique qui reste très tendue, le Statec s'attend à un ralentissement de l'activité en 2023, avant un rebond l'année suivante puis une stabilisation du rythme d'expansion aux alentours de 3%. Telles sont les projections à moyen terme du scénario central publiées ce vendredi par le portail national des statistiques.
Ces projections (jusqu'en 2027) sont particulièrement attendues puisqu'elles servent à l'établissement du prochain programme de stabilité et de croissance et du prochain plan national de réforme.
Le ralentissement de l'activité économique pour 2023 s'explique notamment par les effets retardés de la flambée des prix de l'énergie et par les impacts de la hausse des taux d'intérêt, faisant baisser les investissements des entreprises, la consommation des ménages et leur pouvoir d'achat.
Une croissance potentielle à 2,5%
Le Statec se veut cependant rassurant: ce ralentissement «s'apparenterait plus aux épisodes de faible croissance observés en 2002/2003 ou 2012/2013 qu'aux deux dernières récessions» en 2009 (-4% pour le PIB en zone euro) et 2020 (-6%). A terme, la croissance devrait revenir vers son rythme potentiel qui est estimé à légèrement plus de 1%.
Dans ce scénario central, le Statec indique que la croissance potentielle du Luxembourg est estimée à 2,5%, tout comme la hausse moyenne de l'emploi, qui avait tendance à ralentir ces dernières années, même si c'était dans une moindre mesure comparée à l'activité économique.
Une période moins porteuse pour l'emploi
Le Statec s'attend aussi dans les années à venir à un ralentissement des créations d'emplois, qui s'explique par différentes raisons. «L'emploi au Luxembourg est très fortement corrélé à celui de la zone euro et Oxford Economics ne s'attend qu'à une hausse annuelle moyenne d'environ 0.2% d'ici 2027», précise l'organisme de statistiques. Certains facteurs structurels limitent également l'expansion de l'emploi. La fin des mesures publiques de soutien en faveur de l'emploi aura aussi un impact négatif sur la création d'emplois.
Le chômage devrait quant à lui s'accroître légèrement sur toute la période 2023-2027. Une période peu porteuse pour l'emploi, avec une hausse moyenne de celui-ci nettement inférieure aux tendances historiques et une hausse des salaires réels inférieure à la moyenne historique.
Un pic d'inflation à 5,3% en 2023
Selon les projections du Statec, l'inflation ne se normaliserait qu'à partir de 2025. Celle-ci devrait atteindre un pic à 5,3% en 2023. Sans les mesures tripartites, qui ont permis de ralentir les prix à la consommation, «la hausse aurait été de près de 8% en 2023, après +5% en 2022».
La levée du bouclier tarifaire au 1er janvier 2024 pousserait l’inflation à 4.8% l'année prochaine, indique le Statec. «Ce rebond résulterait principalement des tarifs du gaz et de l'électricité qui reflèteraient de nouveau les prix réels d’achat sur les marchés de gros». Une indexation supplémentaire est ainsi prévue au 2e trimestre 2024.
Une amélioration graduelle des finances publiques
En ce qui concerne les finances publiques, elles se trouveraient un peu mieux disposées qu'exposé dans la dernière note de conjoncture du Statec. Le solde pourrait s'améliorer au total de 500 millions d'euros en 2023, ce qui est à mettre en grande partie sur le compte des recettes (impôts).
Un déficit public de 2.2% du PIB est ainsi prévu en 2023, contre 2.8% escomptés dans une précédente note de conjoncture. Le déficit devrait encore se réduire par la suite, vu le moindre coût des mesures du plafonnement du prix de l'énergie (gaz, électricité). «Pour les années 2024-2027, le Statec mise, à politique inchangée, sur une amélioration graduelle des finances publiques, qui devraient à nouveau être à l'équilibre à l'horizon 2027.» Cette amélioration est essentiellement à mettre sur le compte de la progressivité des impôts sur les ménages.
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