Jost Group à nouveau dans le collimateur
Jost Group à nouveau dans le collimateur
«La société belge du Groupe Jost louerait toutes les deux semaines un avion entre Bucarest et Maastricht, qui acheminerait quelque 160-180 travailleurs roumains pour rouler avec des camions sur les routes belges et internationales», annonçait mercredi la CSC. Le syndicat belge a d'ailleurs décidé de porter l'affaire devant la justice.
Ce dernier dénonce également les conditions de vie au sein des hangars de Jost à Herstal, près de Liège. «Elles seraient loin d'être conformes aux règles sanitaires Covid-19, voire même inexistantes avec des maltraitances, des insultes ainsi qu'un accès à seulement 3 douches et 2 toilettes pour plus de 100 chauffeurs», précise encore la CSC.
Du côté luxembourgeois, le LCGB s'est dit «consterné par cette nouvelle affaire». Pour le syndicat luxembourgeois, ce n'est pas la première fois que cette société présente un comportement douteux, que ce soit en Belgique ou au Grand-Duché. Il appelle d'ailleurs l'Inspection des Mines et du Travail (ITM) à renforcer les contrôles quant au respect des mesures sanitaires liées au covid-19 et d'éviter une telle situation au Luxembourg.
Dans un communiqué publié ce jeudi, le LCGB rappelle son inquiétude quant aux conditions de travail des chauffeurs employés par Jost S.A. au Luxembourg. «En avril, 21 d'entre eux étaient au chômage partiel avec une rémunération à 80% payée au final par le gouvernement luxembourgeois à des entreprises en difficulté alors que le livret de commande en Belgique semble être bien rempli tout en nécessitant de la main-d'oeuvre additionnelle», indique le syndicat.
«Pure diffamation»
Le LCGB se demande si cette perte salariale des chauffeurs luxembourgeois de l'ordre de 20% est justifiée, ou si elle fait partie d'une stratégie d'optimisation budgétaire? «Avec cette pratique, Jost pourrait économiser au niveau des salaires payés ainsi que des charges sociales, cette pratique serait totalement inadmissible», insiste le syndicat.
Contactée par nos soins, la société Jost a rappelé que les chauffeurs sont emmenés par avion, «pour qu'ils ne soient pas trop fatigués pour prendre le volant de leur camion.» Selon les avocats de l'entreprise de transports, «les conditions de travail et d'hébergement de même que les conditions de paiement du salaire, relèvent à nouveau de la pure diffamation».
Ce n'est pas la première fois que le groupe est mis en avant pour ses pratiques. En mai 2017, la société avait été suspectée de blanchiment, traite d'êtres humains et fait d'organisation criminelle. L'entreprise basée à Weiswampach avait notamment accepté de verser une caution à la justice belge pour empêcher la saisie de 250 de ses camions.
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