Fin de «l'embouteillage» pour l'emploi des jeunes
Fin de «l'embouteillage» pour l'emploi des jeunes
Les Luxembourgeois de moins de 30 ans tournent peu à peu la page covid, du moins en ce qui concerne le chômage. Le nombre de demandeurs d'emploi de juillet tombera ce 20 août, mais Pierre Gramme et Christine Witte de l'Adem apparaissent confiants. Car si la crise sanitaire a bien eu «un impact» sur l'emploi des jeunes, il s'agit en réalité «d'un embouteillage en train de se résorber», indique la responsable de la garantie pour la jeunesse auprès de l'Adem.
Ainsi, son confrère du service études et statistiques de l'Adem explique qu'entre mars et décembre 2020, les nouvelles inscriptions «n'ont pas explosé». En revanche «une baisse des clôtures de dossiers a été observée». Autrement dit, le chômage a principalement touché des personnes déjà inscrites, les licenciements ayant été limités «par les aides de l'Etat», y compris pour les salariés les moins âgés et donc avec le moins d'ancienneté.
Grâce au chômage partiel, les employeurs ont notamment pu «garder leurs salariés et leur verser des compensations», notamment dans le secteur de l'Horeca qui emploie beaucoup de jeunes.
En revanche, «la baisse des offres en raison de l'incertitude de la pandémie a retardé l'entrée des jeunes sur le marché de l'emploi», souligne Christine Witte. De ce fait, 4.463 moins de 30 ans étaient inscrits à l'Adem en mai 2020, au plus fort de la crise. Un an plus tard, leur nombre a baissé de 26%.
«Cela ne veut pas forcément dire que tous vont retrouver du travail», prévient Pierre Gramme. En effet, l'insertion sur le marché de l'emploi, autant en fin de cursus scolaire que pour un job étudiant, est de plus en plus liée au profil du candidat. «Les employeurs vont certainement être plus regardants sur les qualifications», opine Christine Witte. Et si les moins qualifiés devront «faire preuve de davantage de motivation pour apprendre sur le terrain», ils ne devraient pas être les seuls à rencontrer des difficultés.
Ainsi, les jeunes avec un niveau de diplôme supérieur peuvent aussi tarder à (re)trouver un emploi. Selon les derniers chiffres de l'Adem, ils étaient 458 à chercher une place en juin dernier. Soit près de 200 de moins que les moins de 30 ans peu qualifiés. Ces profils effraient en effet les employeurs «qui craignent que la personne démissionne peu de temps après parce qu'elle n'est pas assez stimulée ou que le salaire ne convienne pas», note la responsable de l'Adem.
Pour aider les uns et les autres à trouver chaussure à leur pied, l'Adem mise sur la formation. Les conseillers encouragent les chômeurs de moins de 30 ans à développer leurs soft skills, c'est-à-dire à apprendre comment se comporter au travail, s'intégrer à un groupe... «Ce savoir-être est très recherché par les employeurs car il leur permet de se concentrer sur l'aspect technique du poste», précise Christine Witte.
Des compétences que le ministère de l'Education propose aussi de développer via son programme «Diplom +». Dans cette formation de deux semestres, les futurs salariés «apprennent à parler en public, acquièrent des compétences digitales, passent des entretiens», énumère Véronique Schaber. La directrice de la formation professionnelle précise que l'offre concerne aussi bien des chômeurs que des personnes n'ayant pas osé postuler dans de grandes écoles ou à l'Uni. Seule condition: avoir le BAC. «Pour la session 2021, nous sommes en mesure d'accueillir 200 élèves», rappelle-t-elle.
Outre ces formations, le ministère a également prolongé d'un semestre les bourses pour les étudiants, et décalé au 30 novembre la date limite pour que les apprentis trouvent un patron. «Eux aussi sont accompagnés pour préparer leur entretien d'embauche, trouver un employeur et suivre le programme scolaire», précise Véronique Schaber.
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