Deux obstacles levés pour Google à Bissen
12.07.2021
Le tribunal administratif vient de rejeter deux demandes du Méco et de l'initiative citoyenne "Un der Atert". Occasion de faire le point sur la venue du géant informatique avec le bourgmestre de Bissen.
(pj avec David Thinnes) - Débouté, le Mouvement écologique (Méco) ne sait pas encore s'il compte faire appel de la décision du tribunal administratif tombée vendredi. L'institution a ainsi rejeté le recours déposé en juillet 2019 contre le reclassement d'une zone verte dans le PAG de Bissen. Choix favorisant le développement éventuel d'un datacenter de Google sur la commune. Même refus pour un recours formulé par l'initiative citoyenne Un der Atert.
Qu'en est-il du PAG de la commune de Bissen ?
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La nouvelle version du plan d'aménagement général a été approuvée lors de la réunion du conseil communal du 3 juin dernier. Les remarques pouvaient être exprimées pendant 30 jours, et «il y en a eu très peu globalement, et même aucune sur le dossier Google», informe le bourgmestre, David Viaggi.
Par ailleurs, en octobre dernier, le conseil communal a donné son feu vert au «PAP Londonbridge bite». La consultation publique s'est tenue dernièrement. Maintenant le trimestre où peuvent être introduits les recours devant le tribunal administratif se poursuit jusqu'à mi-août. A l'heure actuelle, aucune réclamation n'a été déposée.
Quelles sont les prochaines avancées attendues ?
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Depuis l'automne 2020, l'étude d'impact environnemental du site de 32,33 ha que pourrait occuper le datacenter se poursuit. L'objectif principal est d'«identifier, décrire et évaluer» les facteurs sur la nature à un stade précoce de la planification du projet. Au début de l'année, le ministère de l'Environnement a transmis un «avis de cadrage» à Google.«Désormais, c'est l'opérateur du projet, c'est-à-dire Google, qui fixe le rythme. Pour l'instant, nous n'avons reçu aucun projet d'études environnementales. Nous n'avons pas non plus connaissance du calendrier ultérieur de Google», informe l’administration de Carole Dieschbourg (Déi Gréng).
Diverses réunions de travail entre Google, les administrations, ministères et communes concernés doivent encore avoir lieu. Une fois le rapport environnemental achevé, une consultation publique sera organisée. A l'image de celle organisée dans le cadre du projet Fage, l'an dernier. Ensuite, le ministère de l'Environnement rédigera une «conclusion motivée», texte achevant la phase d'évaluation des incidences sur l'environnement.
Quelles sont les approbations manquantes ?
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«Plus le projet avance, plus les analyses et les études doivent être détaillées», rappelle Frank Goeders, premier conseiller de gouvernement au ministère de l'Intérieur, en charge du dossier Google/Bissen. Cela vaut notamment dans le cadre des indispensables autorisations dans le domaine de l'eau et de la protection de la nature. Ainsi, par exemple, Google doit clairement dire comment il entend gérer la ressource d'eau qui servirait au refroidissement de ses serveurs informatiques. D'où proviendra-t-elle? Quelle quantité retournera à la rivière?
Il conviendra aussi de livrer une étude sur le bruit généré par le site. Le document d'évaluation environnementale stratégique (EES) indique qu'il faut également tenir compte de la «période de construction de cinq à dix ans avec environ 1.000 travailleurs». Idem pour les conséquences sur le trafic routier.
Le projet définitif ne pourra être réalisé qu'après l'obtention de toutes les autorisations environnementales nécessaires puis du permis de construire.
Et qu'en pense Google ?
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Pour un groupe de communication, les responsables sont bien difficiles à joindre... Depuis Paris, le service de presse se contente d'un laconique «Nous n'avons rien à partager sur ce sujet». Pour l'instant, aucune date prévisible de lancement de la construction ne peut être avancée.
Même si Google n'aime guère s'établir dans un contexte hostile, rien ne dit aujourd'hui que le groupe ait renoncé à sa venue au Luxembourg. Selon le timing jusque-là avancé, le bourgmestre David Viaggi suppose qu'un permis de construire pourrait être délivré en 2022/23. Au plus tôt, le centre de données serait alors achevé en 2027.
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