Deux mois d'aides en plus pour la restauration
Deux mois d'aides en plus pour la restauration
«Ce n'est jamais de gaieté de cœur qu'un chef d'entreprise, un patron de bar ou le propriétaire d'un restaurant nous adresse un dossier pour bénéficier de l'aide de relance ou de l'aide aux coûts non couverts.» C'est le ministre des Classes moyennes qui réaffirme cette vérité. Car Lex Delles (DP) le sait : même si l'annonce que l'Etat assurera encore jusqu'au 31 décembre ces mesures (qui devaient prendre cours en octobre), ces deux mois supplémentaires ne sont pas la panacée.
«Il ne faut pas oublier que le premier dispositif s'adresse à des sociétés de l'événementiel, du tourisme ou de l'Horeca qui peuvent justifier aujourd'hui d'une perte de chiffres d'affaires d'un quart par rapport au même mois de 2019; ou à celles qui ont perdu jusqu'à 40% d'activité...»
Pour son seul ressort ministériel, Lex Delles estime déjà à plus de 500 millions d'euros le montant des aides diverses apportées aux PME luxembourgeoises. «Les deux mesures que le conseil de gouvernement a choisi de rallonger ont pesé pour 95 millions d'euros pour l'aide relance et 164 millions pour les coûts non couverts.» Mais face à la demande exprimée par les professionnels des différents secteurs visés, le gouvernement a choisi de garder le porte-monnaie ouvert.
L'incertitude reste un poison
Lex Delles, ministre des Classes moyennes
«En tout cas, il faut voir dans ce nouveau délai, notre certitude que ces entreprises dans une mauvaise passe pourront rebondir un jour», analyse le ministre des Classes moyennes. La question étant... quand? «Il est certain que pour ces acteurs qui organisent des congrès, créent des events, dressent des tables, accueillent du public, l'incertitude sanitaire actuelle reste un poison. Dans le doute, les clients ne font plus appel à eux, fréquentent bien moins leurs établissements. Cette réticence pèse sur les agendas et les carnets de commande qui ne se remplissent pas, et donc sur des centaines d'emplois indirects.»
Mais le gouvernement luxembourgeois a encore conscience que les aides spécifiques décidées offrent toujours un répit appréciable pour ces sociétés dans la tourmente malgré elles. «La bonne nouvelle est tout de même que le nombre de demandes chute et que ce n'est pas pour autant que les faillites se multiplient», souffle le ministre. Ainsi, en décembre 2020, le ministère des Classes moyennes recevait de l'ordre de 2.000 dossiers quand aujourd'hui il n'en gère plus que 300.
Et loin de Lex Delles ou de son ministre de tutelle, Franz Fayot (LSAP), l'idée d'envisager de couper le robinet des soutiens sitôt le pays basculé en 2022. «En fait, la Commission européenne vient de décider que les Etats membres pourraient continuer à mettre en oeuvre des dispositifs d'aides exceptionnels non plus jusqu'au 31 décembre 2021 mais jusqu'à juin 2022. Cela offre donc de nouvelles marges d'action.» Voilà pour la vision ''verre à moitié plein''. Mais c'est aussi là le signe que la crise économique et ses impacts sont encore loin d'être classés au rang des mauvais souvenirs.
Une version ''verre à moitié vide'' que balaye le ministre des Classes moyennes : «Le Luxembourg a prouvé depuis 20 mois qu'il était aux côtés des entrepreneurs, que les aides publiques débloquées permettaient de limiter les pertes de trésorerie conjoncturelles. Les agences touristiques, les bars, les métiers liés à l'organisation de congrès et autres doivent avoir cette même assurance pour l'avenir. C'est cette sécurité que nous assurons avec cette nouvelle prolongation de deux mois et que nous pourrons poursuivre si nécessité.»
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