Des finances publiques jugées «solides»
Des finances publiques jugées «solides»
Du côté des comptes de l'Etat, tout roule. C'est en tout cas ce qu'a fait savoir Yuriko Backes (DP) à la Chambre des députés, lors d'une réunion conjointe des commissions Finances et Budget, et Contrôle de l'exécution budgétaire. Au 31 mars 2022, les recettes encaissées par l'Administration centrale s'élevaient en effet à 6,1 milliards d'euros, soit 716 millions d'euros de plus (+13,4%) par rapport à fin mars 2021.
Une situation qu'il convient cependant de nuancer, le premier trimestre de l'année 2021 étant pour sa part marqué par des restrictions liées au contexte sanitaire. Du côté des dépenses, chiffrées à 5,3 milliards à la même date, le résultat reste stable, comparé à l'exercice précédent. Là aussi, la crise sanitaire a impacté la situation, le recours aux aides mises en place pendant la pandémie étant moins important en 2022 que lors de l'année précédente. Depuis le début de la crise, les dépenses de l'Etat pour soutenir les ménages et les entreprises se chiffrent à 2,8 milliards d'euros.
«La situation des finances publiques à la fin du premier trimestre 2022 illustre la résilience du tissu économique luxembourgeois et le rebond de la croissance à l'issue de la crise sanitaire au tournant de l'année», a ainsi souligné la ministre des Finances dans un communiqué, félicitant «la solidité des finances publiques du pays».
Un avenir plus sombre
Des dépenses stables couplées à une évolution positive des recettes contribuent naturellement à une amélioration «considérable» du solde de l'Administration centrale, note le gouvernement. Evalué à 56 millions au 31 mars 2021, ce solde s'établit à 757 millions d'euros au 31 mars 2022. «Il ne s'agit pourtant que d'une photo momentanée de la situation comptable», note toutefois le communiqué.
En effet, l'Etat ne manque pas de nuancer la bonne santé de ses finances. Ces chiffres «ne doivent toutefois pas être compris comme une indication quant à l'évolution sur l'ensemble de l'année 2022», a ainsi averti Yuriko Backes, faisant notamment référence à l'impact de la guerre en Ukraine, et au renchérissement des prix de l'énergie.
Deux aspects qui ont poussé pays et organisations internationales à revoir leurs prévisions de croissance à la baisse. Le Luxembourg n'y échappera pas. «Ensemble avec le coût des mesures du Solidaritéitspak et de l'Energiedësch, ce renversement de la conjoncture est susceptible d’aboutir à une dégradation considérable du solde de l'Administration centrale dans les mois à venir», prévient ainsi le gouvernement.
Ce dernier s'est également livré sur le détail des recettes enregistrées. Ainsi, les recettes encaissées par l'Administration de l'enregistrement, des domaines et de la TVA s'élèvent à 1,9 milliard d'euros, soit une hausse de 233 millions d'euros (14%) par rapport au mois de mars 2021. Une hausse du même ordre (13%) a été enregistrée par l'Administration des contributions directes, qui a perçu des recettes de l'ordre de 3,1 milliards d'euros.
La dette publique diminue
Mais c'est bien l'Administration des douanes et accises, qui enregistre la plus forte hausse de ses recettes, qui s'élèvent fin mars à près de 483 millions d'euros. Ce montant représente une augmentation de 79 millions d'euros, soit 20% de plus par rapport à 2021. Elle est due à une augmentation de la quantité de carburants vendus, fait savoir l'Etat, qui note tout de même une baisse du diesel, par rapport à 2019. Une tendance qui confirme «l'efficacité de la taxe CO2 comme outil de réduction des ventes de carburants», selon le gouvernement.
Suite à un remboursement d'emprunt obligataire, venu à échéance le 21 mars 2022, la dette publique a diminué d'un milliard d'euros, a fait savoir le gouvernement. Désormais chiffrée à 16,9 milliards d'euros, soit 23,7% du PIB, elle correspond à un taux d'endettement inférieur au plafond fixé par le programme gouvernemental, à savoir 30% du PIB. Dans la zone euro, seule l'Estonie affiche une dette publique moins élevée.
Face aux évolutions de la situation internationale, Yuriko Backes a conclu par un appel à la retenue, face à ces chiffres solides. «Il faudra donc faire preuve de prudence face à ces développements et appliquer une rigueur continue dans l'exécution du budget pour assurer des finances publiques saines.»
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