Des artisans luxembourgeois timides à l'international
Des artisans luxembourgeois timides à l'international
L'artisanat luxembourgeois est-il bien positionné à l'étranger? La question était au centre d’une récente étude de la Chambre des métiers: «Handwierk goes international» (l'artisanat s'internationalise). Sur les 5.300 entreprises membres interrogées sur le sujet par questionnaire postal, seules 900 (17%) ont répondu.
Un panel au final peu représentatif de l'activité exportatrice du secteur. Ce que l'on sait toutefois sur les sociétés qui se sont prêtées à l'exercice: elles totalisent 25.000 emplois et comptent pour 28% de la branche. 12% d'entre elles revendiquent un chiffre d'affaires annuel de 2 à 5 millions d’euros et 11% affichent moins de 25.000 euros.
La Grande Région comme marché
Sur les 900 répondantes, environ 340 (38%) sont actives à l'étranger. Et parmi ces dernières, celles de plus de 100 salariés sont les plus présentes hors du Luxembourg. Sans surprise, la Grande Région est leur cible privilégiée: la Belgique arrive en tête des pays importateurs de biens et services luxembourgeois (37% des exportations), suivie de la France (30%) et de l'Allemagne (27%).
Les 6% restants sont essentiellement des pays outre-Atlantique: Etats-Unis, Canada, Amérique du Sud. Les branches luxembourgeoises qui s'exportent le plus sont la construction (73% des répondants) et la mécanique (14%). Suivent la production alimentaire artisanale, le soin à la personne (pédicure, coiffure, soins aux personnes âgées) ainsi que la communication (design, impression…).
95.000 emplois concernés
Selon les entreprises ayant participé au sondage, la proximité géographique, le facteur linguistique et la connaissance spécifique du marché local sont des éléments influençant leurs décisions stratégiques.
Une situation qui ne pourrait guère changer à l'avenir: invitées à se projeter dans le futur, 49% des sondées n'envisagent pas de croissance à l'international. Pour les 51%, l’expansion des affaires des entreprises hors du Luxembourg constitue à l'avenir un objectif durable ou souhaitable.
Parmi les raisons invoquées: une activité au Luxembourg jugée plus que suffisante pour pouvoir se consacrer aux marchés étrangers (69% des réponses), une taille et une capacité trop faibles pour faire le poids hors des frontières (39%), ainsi que le fardeau des formalités (32%).
A contrario, selon les artisans qui réussissent à l'export, les relations d'affaires (à 42%), la qualité du produit et du service (25%), ainsi qu'une proximité client élevée figurent parmi les critères de succès les plus couramment avancés.
L'artisanat au Luxembourg concerne 94.758 emplois, soit 23% de l'emploi total du pays, répartis dans 7.459 entreprises.
Pour les entreprises qui seraient intéressées, la Chambre des Métiers organise une «Journée Export» le jeudi 17 octobre. Conférences et workshops sur les prestations de services en Grande Région sont au programme.
