Des aides inédites au secours des PME
Des aides inédites au secours des PME
Il est des mots qui réconfortent en cette période. Et sans doute, le ministre des Classes moyennes a-t-il su les trouver en s'adressant, mercredi soir, aux responsables des PME luxembourgeoises et aux salariés à leur propre compte. «Le pays a besoin des commerces, des restaurants, des artisans, des indépendants», a affirmé Lex Delles (DP). Mais au-delà des paroles, il a avancé des actes, des chiffres.
Pour les semaines et mois à venir, le ministre a été clair: «Nous voulons des solutions rapides, pas compliquées, non bureaucratiques». Pas question de noyer les petites structures sous la paperasserie, les démarches compliquées et les attentes qui pourraient vite finir par les contraindre à mettre la clef sous la porte. A raison de 35.000 petites et moyennes entreprises au Grand-Duché, l'Etat ne peut se permettre de faux pas, sous peine de cataclysme social sur tout le territoire.
Alors, aux grands maux, les grands remèdes. Lex Dellles promet la mise en place d'une aide forfaitaire de 5.000 euros pour les «structures les plus vulnérables», c'est-à-dire indépendants et très petites entreprises (moins de 9 employés). La somme sera unique quelle que soit la taille de la société, et surtout «ni remboursable, ni imposable». Pour les finances publiques, la mesure devrait coûter de l'ordre de 50 millions d'euros.
Coiffeurs, peintres en bâtiment par exemple, pourront bénéficier de cette aide forfaitaire unique. «Mais pas les épiceries qui sont restées ouvertes», a défini le ministre. Les bénéficiaires devront justifier d'une autorisation d'établissement, d'une activité réelle (chiffre d'affaires 2019 d'au moins 15.000€) et prouver à l'administration qu'elles ont bien dû cesser leur activité face aux mesures anti-covid-19 prises.
«Les formulaires de demande de cette aide sont mis en ligne sur guichet.lu», et des renseignements peuvent être demandés auprès de corona.pme@eco.etat.lu. Mieux encore, Lex Delles a promis que le paiement de cette aide serait effectué dans la quinzaine suivant la demande.
Le ministre des Classes moyennes, et ses collègues des Finances et de l'Economie, vont aussi soumettre rapidement à la Chambre un projet de loi. Celui-ci visera à mettre en place un régime d'aides «pour toutes sortes d'entreprises en difficulté financière». Il est question cette fois d'un budget de 300 millions d'euros (parmi les 8,8 milliards annoncés pour le Plan de stabilisation). Il s'agira cette fois d'une avance en capital, remboursable au plus tôt dans les douze mois suivant l'attribution.
Le détail du calcul incluant masse salariale et coût des loyers sera détaillé, prochainement, devant les députés. Sitôt leur validation, là encore les formulaires de demande seront téléchargeables via guichet.lu. Simple, rapide... et si possible efficace, voilà toujours la ligne directrice.
Pour ce régime d'aide spécial crise, les ministres Lex Delles (DP), Pierre Gramegna (DP) et Franz Fayot (LSAP) entendent aussi obtenir de la Chambre qu'elle rehausse le plafond maximal du soutien pouvant être accordé par l'Etat à une entreprise privée. La loi de minimis actuelle parle de 200.000€, désormais 500.000€ pourraient constituer le maximum accordable.
Ajoutez à cela les moratoires que les banques sont prêtes à accorder sur les emprunts en cours ou à venir, le report des demandes de certaines cotisations sociales ou les délais de paiement validés par l'Etat, et PME et indépendants devraient franchir - espère-t-on - la crise sans trop de dégâts.
Mais le ministre des Classes moyennes a également incité les particuliers à prendre leur part dans ce soutien apporté à ces entreprises qui font la richesse de l'économie locale : «C'est un appel à la solidarité : Etat, et communes s'engagent à payer leurs factures en souffrance rapidement. Clients, faites de même.» Et d'insister également sur les nécessaires accommodements que certains propriétaires de locaux commerciaux devront trouver avec leurs locataires dans une mauvaise passe pour les prochaines semaines.
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