Déjà 988 faillites prononcées cette année
Déjà 988 faillites prononcées cette année
Le chiffre était attendu depuis le printemps. Combien d'entreprises les deux tribunaux de Diekirch et Luxembourg allaient-ils déclarer en faillite ? Vendredi, le ministère de la Justice a levé le voile sur cet indicateur : pour octobre, seulement 132 faillites. Seulement car, à comparer avec les données passées (125 en 2019 par exemple), la débâcle économique est donc loin de ce qui pouvait être craint.
Certes, après un peu plus de six mois de turbulences liées à la crise covid, les divers secteurs de l'activité luxembourgeoise sont à la peine. En témoigne le dernier Baromètre de la Chambre de commerce qui souligne que près de 60% des entreprises ont connu une chute d'activité. Mais l'effondrement économique n'est pas d'actualité. Ainsi, depuis janvier dernier, 988 sociétés ont été déclarées en faillite. Pas de vague quand on sait que le total 2019 se montait à 1.240 entreprises, pour 1.169 en 2018.
En dehors des sociétés de holding et fonds de placements, ce sont principalement les entreprises du commerce (169 faillites en 2020) et de la construction (98) qui ont dû baisser définitivement le rideau. Ce qui, immanquablement, s'est traduit par des pertes d'emplois en nombre. On parle ainsi de 900 postes perdus depuis le début de l'année. Là encore, rien d'exceptionnel à comparer les données 2020 aux années précédentes. Les branches économiques déplorant la plus grande perte de salariés sont les services non financiers (26%) et la construction (24%) au cours du premier semestre.
Si le tsunami de défaillances a pu être évité, il ne faut pas se cacher que cela est dû à l'interventionnisme de l'Etat. Jusqu'à octobre, le montant de cette assistance était estimé à près de 808 millions d'euros. Un budget majoritairement dédié au chômage partiel (445 millions d'euros), à des aides spécifiques (105 millions), mais également à des prêts (149 millions) ou des avances (158 millions).
Autant de dispositifs qui ont servi d'amortisseurs à la crise, mais qui n'auront pas une efficacité éternelle. Le ministère de l'Economie devra donc bien définir quand et comment toutes ces ficelles (qui permettent à des milliers de sociétés de tenir encore debout) pourront être coupées. Un timing qui préoccupe déjà nombre de dirigeants encore sous perfusion publique.
Ainsi, le dernier baromètre de la Chambre de commerce signalait que parmi les ''défis'' à relever dans les mois à venir, le «remboursement des dettes cumulées en période covid» donnait des sueurs froides à 42% des dirigeants de société. De quoi laisser planer des craintes pour une envolée des faillites quand viendra l'heure soit de passer à la caisse, soit de voir les aides gouvernementales diminuer. Ce qui n'est pas encore évoqué par les ministres Franz Fayot et Lex Delles. Mais jusqu'à quand?
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