Cargolux réduit ses liaisons régulières avec la Chine
Cargolux réduit ses liaisons régulières avec la Chine
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, la société aérienne luxembourgeoise spécialisée dans le transport de fret avait toujours affiché une certaine maîtrise de la situation. Il est vrai que les appareils Cargolux n'officient pas sur la région même source du virus, Wuhan, mais sur des aéroports situés à minimum 500 km de cette zone. Mais ce lundi, décision a été signifiée de suspendre la plupart des liaisons commerciales habituelles avec la Chine. Soit 23 vols par semaine dans le premier cas.
Contacté, le service communication préfère se réfugier derrière l'argument suivant : «Les autorités chinoises ont prolongé le délai accordé à la population pour les festivités du Nouvel An, modifiant les déplacements des habitants mais aussi les capacités des différentes infrastructures de transport. Plus de marchandises en transit donc pas de vols nécessaires». De fait, le planning des charters ne comprend «pour le moment» plus aucune liaison commerciale jusqu'au 8 février dans un premier temps.
Cette interruption de trafic inattendue intervient dans une période où la société luxembourgeoise envisageait d'étendre ses activités en Chine. Ainsi, le projet d'ouvrir une liaison avec Chengdu avait été évoqué pour 2020.
Cependant, la compagnie basée à Sandweiler pourrait mobiliser des appareils pour le transport de matériels sanitaire ou médical, compris dans les prochains jours. «Des opérations où les membres d'équipages n'ont pas obligation de quitter l'avion.»
Mesures de précaution
Fin janvier, Cargolux avait fait savoir qu'elle prenait déjà toutes les mesures de précaution pour éviter toute infection de ses personnels techniques ou navigants. Ainsi, chaque équipage avait été informé des procédures sanitaires à mettre en œuvre. Les agents avaient également été dotés de protections individuelles. Mais la compagnie se voulait rassurante en expliquant que le risque de contamination pour ses employés n'était que très limité.
Selon radio 100.7, jusqu'au 11 février, plus question toutefois pour les gros porteurs désormais d'atterrir ou de décoller employés depuis la Chine. Une mesure plus restrictive encore que l'embargo respecté depuis quelques jours par la société de ne plus transporter d'animaux ou de viandes en provenance de ces territoires.
Le 23 janvier dernier, le ministre de la Santé Etienne Schneider (LSAP) avait qualifié de «très faible» le risque de contamination au Luxembourg par le coronavirus. S'il avait alors précisé que le pays n'avait pas de liaisons directes avec le foyer de l'épidémie, il avait visiblement oublié les navettes commerciales régulières avec Zhengzhou.
Si dimanche, le coronavirus avait coûté la vie à 305 personnes, le chiffre a connu un bond ce lundi. Les autorités chinoises annonçant, à elles seules, 360 décès.
