ArcelorMittal veut supprimer 570 postes au Luxembourg
ArcelorMittal veut supprimer 570 postes au Luxembourg
L'effet tant redouté de la pandémie de covid-19 sur l'économie du Luxembourg commence à se concrétiser. Jeudi, ArcelorMittal Luxembourg, sixième employeur du pays, annonce sa volonté de supprimer «environ 570 emplois» dans le cadre de «mesures d'économies». Une annonce qui intervient quelques heures après la tenue d'un conseil d'administration de l'entité luxembourgeoise du géant mondial de l'acier et qui vise «différents sites industriels et administratifs», selon le communiqué officiel publié ce jeudi.
Selon les syndicats, la direction envisagerait une réduction d'un tiers de personnels administratifs et de deux tiers des personnels actifs sur les sites de production. «La décision prise par la direction s'intègre dans un contexte économique qui était déjà pour le moins compliqué avant la pandémie, marquée par les prix bas de l'acier en Europe, les fermetures de frontières aux Etats-Unis ou bien encore les effets de ciseaux sur les prix des matières premières», justifie Pascal Moisy, porte-parole d'ArcelorMittal Luxembourg.
De source syndicale, la direction du groupe aurait également avancé l'argument du futur siège en cours de construction au Kirchberg pour justifier cette réduction des effectifs, puisque le nouveau bâtiment, qui verra le jour à côté de la Héischhaus, sera plus petit que l'actuel site du boulevard d'Avranches. Un élément perçu comme «déplacé dans un contexte post-covid où les bureaux sont vides». Dans tous les cas, pour la direction, la situation actuelle«aboutit à une structure de coûts qui n'est plus en adéquation avec le marché».
Informés, représentants du personnel et gouvernement doivent se réunir «dans les prochains jours» pour mettre en place une consultation destinée à «atténuer l'impact de cette situation», selon les mots du porte-parole. Pour ce faire, plusieurs axes devraient être explorés, que ce soit la mise en place de préretraites ajustement, d'une cellule de reclassement et/ou d'un plan social. Autant de solutions auxquelles viendront s'ajouter d'autres mesures telles qu'une refonte de la gestion des flux ou une accélération de la digitalisation. Des pistes qui avaient déjà été explorées en 2019 lors de l'annonce d'une restructuration sur les sites de Belval et Differdange.
Dans un communiqué publié quelques minutes après l'annonce officielle, le LCGB indique «avoir demandé dans l'urgence aux ministres du Travail et de l'Economie de convoquer une tripartite sidérurgie». Une position officiellement soutenue par l'OGBL et entendue par le gouvernement qui a d'ores et déjà fixé à lundi après-midi une réunion tripartite. «L'objectif que nous nous sommes fixé est clair: qu'il n'y ait pas de licenciements secs», assure Stefano Araujo, secrétaire central OGBL qui entend «exploiter tous les outils à disposition de la tripartite qui reste l'outil de la sidérurgie».
Dans un communiqué publié jeudi soir, Franz Fayot (LSAP), ministre de l'Economie, indique vouloir que «la réduction des effectifs se fasse de manière la plus sociale possible» et rappelle à la direction de l'entreprise son devoir d'«appliquer l'esprit du modèle social luxembourgeois» après avoir bénéficié «pendant de longues années du soutien gouvernemental pour rester compétitif».
A noter que si une baisse des effectifs d'ArcelorMittal au Grand-Duché est attendue dans les prochains mois, la direction assure vouloir maintenir sa présence sur l'ensemble de ses sites et maintenir l'ensemble de ses lignes de production. Selon les derniers chiffres disponibles, le groupe emploie 3.900 personnes au Grand-Duché, tendance à la baisse puisque au début des années 2000, le groupe était représenté par plus de 6.300 personnes.
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