69 agents Luxair en transit vers l'administration
69 agents Luxair en transit vers l'administration
(pj avec Thomas KLEIN) Atteindre les niveaux d'avant-crise? Pour Luxair, cet horizon ne devrait pas être atteint avant 2024. Si la clientèle touristique a quelque peu repris le chemin des vols de la compagnie nationale, c'est encore loin d'être le cas pour la clientèle d'affaires. Et d'ailleurs, le ministre de la Mobilité le sait, et affirme : «Dans l'aviation, le modèle économique ne sera plus jamais le même». Sauf qu'en attendant de trouver les nouvelles pistes d'envol, François Bausch (Déi Gréng) doit éviter le crash de la compagnie nationale.
Cela passe notamment par le reclassement de personnels Luxair que la chute du trafic aérien a rendu moins indispensables au quotidien pour les missions de la société. Une première tripartite avait permis de trouver des solutions à moyen terme, dès octobre 2020, mardi un autre cap a été convenu. Ainsi, gouvernement, syndicats et direction de Luxair ont acté que 69 salariés allaient être «prêtés» à différentes administrations d'Etat. L'accord est initialement limité à cinq ans, mais pourra être prolongé.
«Notre objectif était que le gagne-pain ne soit menacé pour personne. Sans cet accord, nous n'aurions probablement pas pu éviter un plan social», souffle Patrick Dury. Un président du LCGB qui, comme son homologue Nora Back de l'OGBL, sait qu'il faudra se préoccuper encore dans les semaines à venir du cas d'autres salariés encore, toujours sur le fil.
Actuellement, 138 employés de Luxair sont déjà mis à disposition de l'administration luxembourgeoise et cela jusque fin 2021. Aussi bien à l'ADEM qu'aux Archives nationales ou au ministère de l'Environnement. Un grand nombre a aussi servi à renforcer les équipes du ministère de la Santé, notamment pour le tracing des cas contacts. Sans compter la mise à disposition de certains profils pour d'autres compagnies aériennes. C'est, par exemple, le cas de cinq pilotes Luxair transférés chez Cargolux; le spécialiste du fret aérien ayant vu, lui, ses heures de vol augmenter.
Dans l'accord trouvé, il est noté qu'en aucun cas les prêts de main-d'oeuvre ne doivent se faire au détriment des salaires des employés concernés. Et à ceux qui craindraient pour les finances publiques de cette injection subite de nouveaux agents aux frais de l'Etat, le ministre de la Mobilité a bien précisé que les 41,4 millions d'euros de la mesure seront financés par le Fonds national de l'Emploi. Un recours déjà effectif depuis l'automne dernier d'ailleurs.
La reprise par l'État d'employés du secteur privé durant cette crise covid ne concerne pas seulement Luxair, a rappelé le ministre du Travail lors des négociations. Et la méthode a déjà fait ses preuves par le passé, a souligné Dan Kersch (LSAP) en évoquant la passerelle proposée à d'anciens employés d'Arbed, qui ont rejoint l'Adem lors de la restructuration du groupe sidérurgique.
Reste que pareille solution ne pourra être envisagée pour chaque entreprise en difficulté. «Mais Luxair est d'une grande importance stratégique pour le pays», a ainsi nuancé Dan Kersch à l'heure de faire décoller ce nouvel accord.
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