2016-2020: Finances publiques: la mise en garde du Conseil national
2016-2020: Finances publiques: la mise en garde du Conseil national
(CR) - Le Conseil national des finances publiques (CNFP), institution indépendante chargée d’évaluer les finances publiques du Luxembourg, a adopté le 10 juin dernier son «Evaluation des finances publiques» sur le Programme de stabilité et de croissance 2016-2020 (réforme fiscale) présenté par le gouvernement.
Verdict: pour le CNFP, même si les finances du Luxembourg présentent à l’heure actuelle une situation globalement favorable par rapport à d’autres pays, les perspectives à moyen terme se détériorent.
La dette publique en légère augmentation
Les chiffres du programme de stabilité et de croissance 2016-2020 montrent que l’évolution du solde nominal et du solde structurel des administrations va se dégrader à partir de 2017. Les finances luxembourgeoises évolueront de manière moins positive que prévu.
La dette publique devrait augmenter sensiblement sur la période 2016-2020 en raison de déficits plus importants de l’administration centrale. Compte tenu des prévisions de croissance relativement positives, l’endettement exprimé par rapport au PIB n’évoluerait cependant que faiblement.
La principale règle budgétaire nationale devrait être respectée sur toute la période, étant donné que le gouvernement a abaissé son objectif budgétaire à moyen terme de +0,5% à -0,5% du PIB, à partir de 2017.
Le gouvernement a ainsi implicitement endossé la nouvelle projection démographique de 1,1 million d’habitants d’ici 2060 ainsi qu’un objectif de 60% du PIB en matière de dette publique.
Le CNFP recommande cependant la poursuite d’objectifs budgétaires plus ambitieux: l’hypothèse de développement retenue par le gouvernement exige en effet une croissance économique permanente avec création d’emplois, d’infrastructures, de logements et d’équipements collectifs, pour accueillir un afflux continu de nouveaux résidents.
La Sécurité sociale en excédent de 900 millions d'euros
Selon le CNFP, l’excédent de la Sécurité sociale connaîtra une légère augmentation dès 2017 et se stabilisera par la suite à un surplus proche de 900 millions d’euros.
La situation excédentaire de la Sécurité sociale s’explique par deux phénomènes dont la durabilité est loin d’être assurée:
- Le dynamisme de l’économie luxembourgeoise a par le passé impliqué une très forte création d’emplois qui fait que les cotisations dépassent à l’heure actuelle de manière significative les prestations. A moins que cette évolution conjoncturelle favorable se poursuive de manière soutenue et que le nombre de cotisants continue ainsi d’augmenter, un rééquilibrage entre cotisations et prestations s’installera à l’avenir comme les cotisants d'aujourd’hui seront les bénéficiaires de demain. Actuellement, les assurés sont deux fois plus nombreux que les bénéficiaires.
- L’excédent est de plus en plus porté par les «revenus de la propriété», soit pour l’essentiel des rendements générés par le Fonds de compensation, dont la part dans l’excédent de la Sécurité sociale ne cesse d’augmenter.
L'évaluation complète peut être téléchargée sur le site du CNFP.
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