Une visite dans l'univers fabuleux de Johnny Hallyday
Une visite dans l'univers fabuleux de Johnny Hallyday
De notre correspondant Max Helleff (Bruxelles).
Il y a quelque chose de splendidement kitsch dans la vie de Johnny Hallyday, et l’on aime aimer ce quelque chose. Les visiteurs de l’exposition bruxelloise consacrée au Heysel au chanteur français ressortent émus de ce voyage excentrique, chargé de pop culture, l’itinéraire d’un enfant gâté de la planète people qui vécut son rêve à la vitesse d’une comète.
«Johnny Hallyday est resté tout au long de sa vie un enfant de la rue, l’enfant de la balle qui a fait sa vie tout seul, celui en qui ils sont nombreux à s’être reconnus», écrit Laetitia Hallyday en préambule de l’exposition. L’épouse de la star décédée en décembre 2017 explique qu’elle n’a pas voulu une expo «figée dans un musée, mais vivante» qui irait «à la rencontre du public de Johnny. La route et la musique ont tellement fait partie de sa vie.»
Un phénomène majeur
Ce projet a été confié à Tempora qui a multiplié les expositions de grande tenue depuis deux décennies. Son administrateur Benoît Remiche discerne un destin exceptionnel dans la vie de celui qui eut droit à un discours du président Macron lors de ses funérailles : «Je me suis dit que l’on n’avait pas vu cela depuis les obsèques de Victor Hugo», commente-t-il en faisant référence au géant de la littérature française. «Comment douter qu’on avait affaire à un phénomène social et culturel majeur de notre temps ?»
Car Johnny Hallyday, c’est bien plus qu’un chanteur, des guitares et des paillettes. C’est une idée de ce que devrait être pour beaucoup d’entre nous le destin d’un homme, destin offert à Jean-Philippe Smet par le coup de pouce d’un incroyable talent, et peut-être davantage par une philosophie de la vie qui ne se prenait pas le chou.
«Johnny, c’est un moment de civilisation, ou, si l’on préfère, un moment d’histoire; de l’histoire de France, mais aussi de la Belgique …» poursuit Benoît Remiche en lorgnant bien sûr vers les fans, mais aussi vers l’histoire familiale de celui qui incarne à jamais la «rock and roll attitude».
Retour aux origines
En jetant l'ancre à Bruxelles, l’expo renvoie Johnny à ses racines. Son père, Léon Smet, était un comédien belge monté à Paris, et qui finit sa vie erratique comme un vagabond. Non seulement, il a abandonné son fils, mais il a vécu à ses crochet sans scrupules lorsque celui-ci est devenu une star. Pour quelques verres ou quelques billets, «Léon» était toujours prêt à se répandre dans la presse à sensation bruxelloise ou parisienne. «Ne pas avoir eu de père a marqué toute ma vie. La déchirure ...», a écrit Johnny dans son autobiographie.
Pour aller à la rencontre du chanteur «civilisationnel», les organisateurs de l’exposition ont voulu associer le spectaculaire et l'intime. Ils ont mis l’accent sur trois moments phares : les entrées en scène («Soigne bien tes entrées, petit», conseillait Maurice Chevalier), les concerts via quelques grands succès chantés à pleins poumons, et l’intimité avec le bureau de Marnes-la-Coquette, où le chanteur travaillait, recevait ses amis et ses proches.
Johnny Hallyday n’est pas mort. Il guide les pas de tous ceux qui l’ont aimé, les réconforte face aux coups durs de l’époque. Ce parcours d’un surdoué offre chaque jour de nouvelles surprises. C’est ainsi qu’après avoir enlevé une douzième Victoire de la Musique, le rappeur Orelsan a rendu hommage à son prestigieux aîné, estimant que ce record ne lui permettait pas de se comparer à Johnny Hallyday. «Une légende».
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