Une première: les ICMA Awards au Luxembourg
Une première: les ICMA Awards au Luxembourg
Les «International Classical Music Awards» (ICMA) distinguent chaque année les meilleurs musiciens dans différentes catégories. Après Tampere, Nantes, Milan, Varsovie, Ankara, San Sebastián, Katovice, Leipzig, Lucerne et Vaduz, la 11e cérémonie des remises de prix, suivie d’un concert des lauréats aura lieu le 21 avril à la Philharmonie de Luxembourg. Une première.
Les ICMA ont été créés en 2010 en remplacement des Cannes Classical Awards et des Midem Classical Awards. Le jury se compose de journalistes et critiques musicaux de médias européens – presse écrite ou online et radios – d’une vingtaine de pays européens. La représentation d’une radio publique russe a été mise en suspens temporairement. Deux journalistes luxembourgeois sont impliqués : Remy Frank, de la revue «Pizzicato», préside le jury et Guy Engels, journaliste à la radio 100,7 est membre du jury.
377 candidats cette année
Le fonctionnement des ICMA est simple et sans surprise. Des albums ou productions de musique classique sont nominés au moins par deux membres du jury, et après trois tours de vote les lauréats sont finalement déterminés. Pour cette édition 2022, 377 candidats se sont soumis aux votes des jurés.
Notre but n’est pas de distinguer des musiciens connus ou très médiatisés. Les inconnus méritent notre attention.
Remy Frank, président du jury ICMA
Ce nombre important de productions a une explication: «Les musiciens privés de scènes et de concerts pour cause de pandémie, se sont davantage tournés vers l’enregistrement d’œuvres musicales», précise Remy Frank, qui, de manière plus générale note «une nette progression du marché musical, qui se traduit par une augmentation parallèle du nombre d’artistes, de salles et de concerts.»
Avant de poursuivre: «Notre but n’est pas de distinguer à tout prix des musiciens connus ou des grands labels. Je réfute l’idée de stars. Lang Lang n’aura jamais un prix chez nous. Nous nous intéressons toujours aux artistes, moins médiatisés. Les inconnus méritent notre attention. Toujours, à condition que leur travail soit de qualité.»
Une réelle pléthore de productions
«Il faut faire des choix, c’est une évidence, le marché est saturé, aussi au Luxembourg», constate le journaliste Guy Engels, qui reçoit de plus en plus de sollicitations. «Les ICMA contribuent à garantir une plus grande visibilité aux artistes que nous distinguons.» Remy Frank et Guy Engels refusent toutes formes de préférence nationale dans leurs choix. Seule la pertinence de la proposition prime à leurs yeux.
Cette pléthore de productions se traduit entre autres par le nombre important de catégories des ICMA: musique ancienne, baroque, vocale, chorale, concertante, symphonique ou contemporaine, mais aussi opéra, soliste, ensemble de chambre, vidéo , enregistrement historique... la liste est longue. Peu importe le support, le canal de diffusion, seul compte le résultat final, insistent les deux jurés. Avec une précision: «Le CD résiste dans certains pays, comme l’Allemagne, où les collectionneurs recherchent toujours un support physique. Dans d’autres pays, les diffusions digitales sont en très nette progression. Nous constatons aussi que les enregistrements vidéo d’opéra sont en nette progression. Pour les ICMA, en fait le support ne fait pas de différence», selon Remy Frank.
Il faut faire des choix, c’est une évidence, le marché est saturé, aussi au Luxembourg.
Guy Engels, membre du jury ICMA
Deux orchestres, six chefs, des solistes, deux heures de musique
Le jeudi 21 avril, la Philharmonie va accueillir les ICMA. Une première inédite avec du beau et nombreux monde sur scène. L’Orchestre philharmonique du Luxembourg, l’orchestre de l’Opéra Royal de Versailles, les chefs d’orchestre Adam Fischer, Giulio Prandi, Ivan Boumans, Stefan Plewniak, Martin Fröst, Jakub Hrusa, Franciso Coll, les solistes Julian Kainrath, Edgardo Rocha, Gennaro Cardaropoli, Michael Korstick, Frank Dupree, Meinhard «Obi» Jenne, Adèle Charvet, Filippo Mineccia, Martin Fröst et le Boreas Quartett Bremen défileront sur scène. Ce long marathon des lauréats s’articulera autour d’une programmation musicale riche et variée englobant des œuvres de la Renaissance jusqu’à la période contemporaine. «Présenter une telle palette de compositions d’époques différentes, c’est inédit pour le Luxembourg», se réjouit Remy Frank. Au total: plus de 120 minutes de musique sont prévues pour cette soirée qui débutera dès 20 heures. C’est pour cette raison et pour éviter que le gala ne s’éternise que la remise des prix se fera en amont, dès 17 heures.
Finalement, pourquoi aura-t-il fallu attendre plus de dix années pour voir les ICMA débarquer au Luxembourg? «Nos prix jouissent d’une grande renommée. Nombreux sont les orchestres et salles qui désirent accueillir la remise des prix et le gala des lauréats. Les dates et lieux se fixent souvent très longtemps à l’avance. Le choix de Luxembourg a été arrêté il y a quatre ans déjà», explique le président.
La liste complète des lauréats est à retrouver ici.
Gala ICMA des lauréats, le 21 avril à 20 heures à la Philharmonie. Infos et billets sur: www.phiharmonie.lu
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