Un chant des sirènes à voix multiples
Un chant des sirènes à voix multiples
Puisque l’écrin du Grund aimante les curieux, il n’y a pas de raison pour que l’affiche du Siren's Call ne colle pas à son décor. Il faut en explorer tous les coins et les recoins pour en mesurer la richesse. Le festival s'est souvent transformé en incubateur de talents et Michel Welter, le programmateur de L'Atelier, revendique «une programmation complètement subjective alors qu'on ne se laisse jamais influencer par choix pendant l’année».
Des coups de cœur qui vont même jusqu'à la tête d'affiche. «Depuis que je fais ce métier, c'est l’un des meilleurs concerts auxquels j'ai assisté chez nous.» Welter parle de Phoenix. Le combo versaillais n'en sera pas à son coup d’essai au pays mais n'y a plus mis les pieds depuis six ans.
Le retour de Phoenix
Annoncé dès le mois de décembre, Phoenix viendra défendre son dernier opus, Alpha Zulu, produit par Thomas Bangalter, l'un des deux Daft Punk. A la lisière de la French Touch, le groupe emmené par Thomas Mars slalome entre pop rock et musique électronique et s'est taillé une solide réputation aux Etats-Unis en presque un quart de siècle. «C'est un honneur de les revoir au pays. Il y a une qualité rare qui se dégage de ce groupe.»
Pour monter en puissance vers le quatuor français, les organisateurs ont brouillé les pistes sciemment. Notre boussole nous conduira sans hésiter vers Billy Nomates. Issue de la scène de Bristol, la chanteuse britannique balance son post-punk avec l'énergie d’une écorchée vive. Elle s'est, paraît-il, assagie sur son nouvel album Cacti. Le parcours initiatique passera inévitablement par Japanese Breakfast, combo américano-coréen qui facture dix ans de vie et trois galettes studio dont la dernière Jubilee fut nommée aux Grammy Awards dans la catégorie des meilleurs albums alternatifs. Le projet porté par Michelle Zauner parcourt le spectre très large de la pop. De l'ambient au shoegazing en passant par le lo-fi.
Des Béninoises revendicatrices
La grosse claque du festival pourrait être administrée par les Belges de The Haunted Youth. A coup de distorsions fleurant bon les années 90, le groupe d'Hasselt fait des ravages dans le Nord de la Belgique. Et quand il arrondit davantage les angles comme sur Gone, on s'imagine devant un concert de MGMT.
Le rendez-vous de Neimënster explore bien d'autres veines. On citera notamment Star Feminine Band, un groupe de sept filles du Bénin, âgées de 12 à 19 ans, qui se font entendre à travers des thèmes aussi forts que l'excision et le mariage forcé. Des sujets brûlants difficiles à aborder dans leur pays. Sorry, Sprints et Echt! seront aussi à l’affiche.
La scène locale mise à l'honneur
Les artistes luxembourgeois ne resteront pas à quai. ENGLBRT est né du fruit de la collaboration entre Georges Goerens et Niels Engel. Les deux musiciens bien connus sur la scène musicale locale ont fait mûrir leur projet à la Kultufabrik et promettent d'en révéler la recette le 24 juin. Les amateurs de découvertes ne manqueront pas non plus Tele-Port qui réunit le bassiste Pol Belardi, le claviériste Jérôme Klein, le batteur Jeff Herr et la saxophoniste russe Zhenya Strigalev.
Des concerts, et bien plus encore
Cet appel des sirènes ne se résume pas à la musique. Les enfants seront aussi concernés avec un documentaire d’une demi-heure appelé «Une journée à Takaledougou» qui évoque le quotidien dans un village du Burkina Faso.
Une exposition, un marché et des ateliers égayeront la vie autour des performances musicales et plusieurs endroits seront visités puisque la salle Robert Krieps et le Melusina voisin sont aussi réquisitionnés. «C'est l’un des ingrédients du festival avec plusieurs scènes et plusieurs atmosphères dont l'esprit club du ''Melu'' qui fait penser à un petit Atelier avec balcon», ponctue Michel Welter.
Le prix d’entrée est fixé à 62 euros. Les enfants de moins de 12 ans auront l'accès gratuit. Rendez-vous samedi 24 juin, premiers coups de gratte à 15h.
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