Sooner.lu veut crever l'écran
Sooner.lu veut crever l'écran
«Juste se positionner entre les Goliath.» Au milieu des Netflix, Disney+, Amazon Prime ou Apple TV, le petit dernier apparu sur les écrans luxembourgeois n'a pas l'intention de rester en retrait. A défaut de bousculer les mastodontes du streaming, Sooner. lu veut s'immiscer au milieu des autres plateformes. «Mais avec un ADN différent», insiste Maxime Lacour à l'origine du projet.
Avant cette mise en ligne, toute fin 2020, il lui aura fallu fédérer les envies de 36 distributeurs et producteurs de films. Des Belges, des Français, des Néerlandais... Car ce qui coule dans les veines de la dernière-née des plateformes c'est du cinéma certes, mais de l'indépendant. Tant pis pour les blockbusters hollywoodiens, tant mieux pour les amateurs de «vrai 7e Art». D'ailleurs, cette originalité fait la force du catalogue proposé sur abonnement.
Car parmi les quelque 5.000 titres proposés (dont environ 300 en luxembourgeois), le public peut piocher dans un catalogue invisible ailleurs. «Sooner.lu est donc clairement orienté cinéphiles», plaide Maxime Lacour, conscient que ce créneau peut plaire sur petits écrans, d'autant plus que les salles de cinéma restent fermées.
Maxime Lacour qui, en 2016 avait été de l'aventure VOD.lu, a noté d'autres changements accélérés ces derniers mois. «Avec la crise, chacun a surconsommé des films, des séries. Pour passer le temps d'abord. Mais en se gavant, je crois qu'un certain public a aussi affiné son goût.» L'abonné sait donc mieux ce qu'il cherche, et surtout ce qu'il ne veut plus voir comme sous-films ou mauvais épisodes qui ne sont là que pour gonfler artificiellement le catalogue proposé.
Zapper du côté obscur de Sooner.lu, c'est se retrouver avec par exemple les films en sélection aux festivals de Venise, Rome ou Sundance. Une coproduction luxembourgeoise comme Deux (sélectionnée comme Meilleur film étranger pour les Golden Globes) peut aussi y être trouvée. Et Bill Muray, Laurent Lafitte ou Viggo Mortensen figurent régulièrement à l'affiche. «Nous sommes sans doute moins dans l'entertainment, mais tout autant dans la diversité», analyse le fondateur de la plateforme.
Le tout avec une offre premium pouvant permettre de voir chez soi ou dehors des films sortis en salle 12 à 15 semaines plus tôt.
Dans un marché du cinéma en streaming en pleine croissance, Sooner.lu entend prendre entre 1 et 2% de parts du trafic sur la zone Benelux. 2020 est venue conforter cette ambition avec un nombre d'abonnés grimpant de 75%; ici, un partenariat avec Post Luxembourg va permettre aux abonnés de l'opérateur de disposer de l'offre cinématographique proposée. Mais la plateforme essaime aussi en Allemagne, en Autriche ou en Suisse. «Cela ne se bouscule pas pour proposer une véritable offre culturelle, alors on a nos chances», pronostique Maxime Lacour.
Et déjà d'autres projets se bousculent. Pas forcément partir à la conquête des écrans du monde entier, mais «mieux servir l'abonné, le spectateur». Cela pourrait se faire en proposant des entrées pour des avant-premières «dans les vrais cinémas», monter des masterclasses, visiter des plateaux de tournage, faire se croiser réalisateur et public. Joli programme.
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