Six films luxembourgeois et deux films avec Vicky Krieps
Six films luxembourgeois et deux films avec Vicky Krieps
Pour la première fois depuis la pandémie de covid, le Festival de Cannes reprend son cours normal. Mais avec la guerre en Ukraine, se pose une fois de plus la question : faut-il boycotter les créateurs culturels de Russie ? La direction du festival a pris position : ni les délégations officielles russes ni les personnes liées au gouvernement russe n'ont été invitées cette année.
Le film d'ouverture présenté hors compétition est la comédie d'horreur «Coupez!» de Michel Hazanavicius. Après le tollé provoqué par l'Institut ukrainien du film sur la ressemblance du titre avec un symbole de haine russe (le Z sur les chars russes), Hazanavicius a rapidement rebaptisé son film de première à Cannes. Anciennement appelé «Z», le film s'appellera désormais «Coupez !» (à l'international «Final Cut»). Bien que le titre de Hazanavicius soit manifestement une allusion aux zombies, les Ukrainiens se sont offusqués de la place proéminente accordée au «Z».
Le cinéaste Kirill Serebrennikov, longtemps poursuivi par la justice russe, présente dans la compétition principale "Tchaikovsky's Wife" et devrait faire une déclaration avec son film autour du compositeur homosexuel.
A la fin de la semaine, «Mariupolis 2» du cinéaste lituanien Mantas Kvedaravicius, assassiné dans le Donbass, sera également projeté hors série. Début avril, le réalisateur a été capturé et tué par l'armée russe à Mariupol.
Les six films avec participation luxembourgeoise
Le président du jury de la compétition internationale de films sur la Croisette est cette année l'acteur français Vincent Lindon (il a joué dans «Titane», lauréat de la Palme d'or l'année dernière). Rebecca Hall, Deepika Padukone, Noomi Rapace, Jasmine Trinca ainsi que les cinéastes Ashgar Farhadi, Ladj Ly, Jeff Nichols et Joachim Trier font également partie du jury de la Palme d'or.
Au total, 21 films seront présentés en compétition officielle du 17 au 28 mai. Le Luxembourg est représenté à Cannes par pas moins de six coproductions. Vicky Krieps est à l'affiche de deux films. Ainsi dans «Plus que jamais» d'Emily Atef, coproduit par Jani Thiltges (Samsa Film), qui sera présenté dans la série «Un certain regard». Dans cette bande, Vicky Krieps tient le rôle principal aux côtés de l'acteur Gaspard Ulliel, décédé en janvier dernier.
La lauréate du Lola Emily Atef («3 jours à Quiberon» a été récompensé sept fois par le Lola) a tourné «Plus que jamais» principalement en Norvège avec la société française Eaux Vives, Samsa et la société norvégienne Mer. Emily Atef a également écrit le scénario (en collaboration avec Lars Hubrich) autour d'une jeune femme qui quitte son mari à Paris après avoir appris qu'elle était gravement malade, pour se rendre en Norvège et réfléchir à son destin. Elle y est attirée par le blog à l'humour pince-sans-rire d'un compagnon d'infortune norvégien.
Toujours dans la série «Un certain regard», «Corsage» (Samsa) de Marie Kreutzer (scénario et réalisation) est projeté. L'intrigue semble prometteuse, Vicky Krieps y incarne une impératrice vieillissante, Elisabeth d'Autriche, qui, à 40 ans, se heurte aux limites des idéaux de beauté et manque de se briser à l'idée qu'elle doit rester à jamais la jeune et belle impératrice. Pour répondre aux attentes, elle s'en tient à un plan rigide fait de famine, de sport, de coiffure et de mesures quotidiennes de la taille : un corset de cour dont cette femme avide de vivre veut s'échapper. Une version féministe de Sissi ?
Harka« de Lotfy Nathan (Tarantula Luxembourg), coproduit par Donato Rotunno (Tarantula) et mis en scène par Nathan lui-même, a également conquis une place dans »Un certain regard«. Ce drame en langue arabe, »une parabole moderne sur la résistance", comme le dit l'annonce, est une coproduction entre la France, la Tunisie, le Luxembourg et la Belgique.
Le film d'animation «Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux» d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre (Bidibul Productions), coproduit par Lilian Eche et Christel Henon, autour de l'espiègle petit garçon créé en 1959 par les dessinateurs de BD Sempé et Goscinny, est également une collaboration franco-luxembourgeoise. La mise en page et les jeux de couleurs proviennent du Studio 352 à Contern, le compositing et les effets spéciaux du Studio Onyx Lux 3D à Luxembourg.
«Rebel», coproduit par Jesus Gonzalez (Calach Films) sous la direction d'Adil El Arbi et Bilall Fallah, est présenté dans une «séance de minuit». Kamal décide de partir en Syrie pour aider les victimes de la guerre, mais une fois sur place, il doit rejoindre un groupe armé. Son jeune frère Nassim devient une proie facile pour les recruteurs du djihad. Le film est une production belgo-franco-luxembourgeoise dans laquelle jouent les deux acteurs luxembourgeois Tommy Schlesser et Nassim Rachi.
Entre-temps, un sixième film luxembourgeois sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs, l'œuvre «Pamfir» du réalisateur ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, coproduite par Wady Films. Ce drame familial raconte l'histoire de Pamfir, contraint de retourner aux activités de son passé trouble après que son enfant unique a mis le feu à une église.
Cet article a été publié pour la première fois sur www.wort.lu/de
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