Sept bonnes raisons de lire le dernier Astérix
Sept bonnes raisons de lire le dernier Astérix
(pj avec Marc Thill) La Fille de Vercingétorix paru en 2019 avait laissé critiques et public sur leur faim. Aussi, le nouvel album des aventures d'Astérix et Obélix paru cet automne est-il attendu au tournant, par Toutatis. Bonne nouvelle : la nouvelle livraison du duo Ferry-Conrad va régaler les amateurs des Gau-Gau, des Gaulois.
1. Avec Astérix on s'instruit
Dans le nouvel album Astérix et le Griffon, paru jeudi, Jean-Yves Ferri, l'auteur de cette histoire avec Didier Conrad au dessin, emmène les irréductibles Gaulois dans des steppes enneigées de l'Est lointain, qu'occupent les Sarmates, entre Ukraine, Kazakhstan et Mongolie. Une première bonne raison pour se pencher dans cet album est donc la découverte d’un peuple qu'on n'a pas encore eu l'occasion de parcourir dans l'oeuvre de Goscinny et d'Uderzo.
Les Sarmates vivent dans des yourtes, les femmes sont des amazones combatives, les hommes de vrais pantouflards. Tous boivent du lait de jument fermenté qui fait gargouiller le ventre d'Obélix et on peut facilement s'imaginer la suite. Oui, décidément avec Astérix et Obélix on voyage loin et on s’instruit.
2. On se moque de la mythologie...
Dans l'œil du cyclone, et non pas du cyclope, il y a le Griffon, un animal qui n’a pas vraiment sa place dans ce monde. C’est voulu et c’est aussi par cet artifice que Ferri et Conrad s’amusent avec leurs lecteurs, puisque dans cette vieille histoire qu’est l’Antiquité ils incorporent ce petit esprit du temps présent qui nous agace tant, les fake news. Le Griffon n'est rien d'autre qu'un animal de la mythologie grecque qui sur terre n'habite nulle part, sauf dans les esprits, les mythes et peut-être encore dans les livres d'Harry Potter.
3. ... et on retrouve l'esprit critique
Cela renvoie à l’idée de croyance et de sectes, un sujet assez sensible à l’époque des Romains, tout comme aujourd'hui d’ailleurs, et ce n'est pas pour rien qu'un des légionnaires qui fait partie de la chasse au Griffon s’appelle «Fakenius». Avec Astérix on revient donc à l'esprit critique, on n'écoute plus toutes ces balivernes, mais – petit bémol – il reste toujours la potion magique qui elle aussi est difficile à accepter par l'esprit critique. C'est peut-être pour cela que dans cet album elle a pris bizarrement un grand coup de gel.
4. Le monde en ligne
Dans la même veine, le monde en ligne d'aujourd'hui fait son apparition. Des guides deviennent des «Scythes spécialisés» auxquels est donné l'ordre de tenir la corde et de rester «bien en ligne».
5. On aime voir Obélix amoureux...
On aime Astérix et le Griffon évidemment aussi pour les jeux de mots, pour les noms inventés, «Kastachopine», «Cékankondine»..., pour les grandes engueulades qui en BD sont marquées en gros caractères, puis pour les moqueries sur Obélix et son grand tour de ventre: «Par la Méduse! Une empreinte monstrueuse» dans la neige. Le gros cœur de ce dernier est touché une fois de plus par la petite flèche de Cupidon: «Mmh, tu me plais, toi! Tu es fort comme une amazone!»
6. ... découvrir des têtes connues
Il y a évidemment des personnes reconnaissables dans l'album, l'écrivain Michel Houellebecq dans le rôle du géographe Terreinconus, et puis le chanteur Charles Aznavour qui en pirate méditerranéen loin des terres gelées chante «Viens voir les Phéniciens, voir les Égyptiens», – sans doute sur la mélodie de son tube «Viens voir les comédiens».
7. ...et l'hommage à Uderzo
Un clin d’œil est réservé à Uderzo, mort en mars 2020. En dernière image, au banquet traditionnel, il y a un hibou qui s’envole. Uderzo adorait dessiner les hiboux. Celui-là verse une larme.
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