«Molière nous montre un reflet de nous-même peu exemplaire»
«Molière nous montre un reflet de nous-même peu exemplaire»
Pas facile de bien saisir Molière selon Franck Hoffmann. Le directeur du TNL se dit «fasciné» par ce célèbre dramaturge français du XVII ème siècle, attaché corps et âme à la scène.
«Il était meneur d'une troupe et il s'est battu pour avancer, il a connu de bons et mauvais moments. Il était attaché à la scène, la légende dit même qu'il y serait mort.»
Pour Frank Hoffman, Molière reste encore aujourd'hui d'actualité, même 350 ans après sa mort. «Il parle du pouvoir de l'argent, du mensonge et dans notre époque beaucoup de personnes falsifient des choses. Il met en avant aussi des personnes qui s'enrichissent et en écrasent d'autres.»
Une époque misanthrope
L'homme montré par Molière n'est pas toujours un exemple selon Franck Hoffmann. «Mais c'est justement le rôle des auteurs de nous montrer notre reflet qui n'est pas toujours exemplaire»
Sa pièce de théâtre préférée est Le Misanthrope. Il l'a d'ailleurs lui-même mise en scène il y a vingt ans. «C'est sa comédie qui s'approche le plus du tragique. Nous vivons en réalité dans une société très misanthrope et individualiste. Cette société est misanthrope, alors qu'elle prétend être philanthropique. Au Luxembourg, il y a notamment cet individualisme mis en avant qui est assez problématique», remarque le metteur en scène luxembourgeois.
«La méfiance est aussi un autre aspect chez Molière et Le Misanthrope. Cette dimension caractérise également notre époque.»
Quelle pièce de Molière choisirait-il, s'il devait encore en mettre une en scène? «Je prendrais sans doute L'Avare, par rapport au thème abordé. C'est un peu le symbole de notre pays avec son rapport à l'argent. Et ce ne sont pas toujours les bonnes personnes qui en ont.»
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