Le travail de Gilliane Warzée a séduit la famille grand-ducale
Le travail de Gilliane Warzée a séduit la famille grand-ducale
Le destin d'une vie tient parfois à peu de choses, Gilliane Warzée, une habitante du village de Houdemont dans la commune de Habay (Belgique), peut clairement en attester. Rien ne prédestinait cette désormais artiste à la peinture. Et pourtant, elle s'épanouit aujourd'hui dans un milieu où son travail est reconnu et qui a séduit bon nombre d'amateurs d'art dans la Grande Région, y compris jusqu'à la Cour grand-ducale! En effet, au moment de la crise sanitaire, Gilliane Warzée exposait au Luxembourg dans le cadre de visites privées, covid oblige.
Un jour, lors du dernier mois d'ouverture, la princesse Stéphanie de Luxembourg décide de visiter l'exposition. «Dans celle-ci, on pouvait notamment trouver plusieurs portraits de souverains grand-ducaux, dont la grande-duchesse Charlotte par exemple. Je lui ai remis le livre de l'exposition et, de ce que je comprends, la Grande-Duchesse a eu un coup de cœur en regardant mon travail», sourit-elle. Un coup de cœur qui n'est pas passé inaperçu auprès du grand-duc Henri qui décidera de «passer commande» auprès de l'artiste belge en vue de réaliser un portrait de Maria Teresa.
«Il ne fallait pas se louper»
Un sacré défi pour l'artiste, mais elle parviendra à finaliser son œuvre. «C'est clair qu'il ne fallait pas se louper. Je savais juste qu'elle aimait les couleurs chaudes», rigole-t-elle. Son travail a en tout cas fait mouche auprès du couple grand-ducal. «J'ai eu l'occasion de discuter pas mal de temps avec le Grand-Duc et la Grande-Duchesse lors de la remise du tableau. Ils étaient très heureux du résultat. Ce sont des personnes très avenantes et très simples.»
Une consécration pour Gilliane alors que la vie d'artiste n'était pas un objectif de vie pour elle, très loin de là. Son talent s'est en effet révélé sur le tard. C'est dans le secteur des soins que Gilliane entamera sa carrière. «Je suis d'ailleurs toujours infirmière à mi-temps aux Hôpitaux Robert-Schuman à Esch-sur-Alzette. C'est là que j'ai commencé ma carrière et où je la poursuis toujours à l'heure actuelle», précise-t-elle. «Le déclic? À 28 ans, lorsque je fus enceinte de ma première fille, j'ai bizarrement ressenti le besoin de peindre. C'était comme si j'avais eu une certaine illumination», sourit-elle.
De là naîtra une passion débordante qui l'amènera à se professionnaliser du côté de l'académie des Beaux-Arts à Arlon. «Je ne savais absolument rien de l'art d'une manière générale», confie-t-elle. Peu importe cela dit, la talentueuse peintre en herbe trouvera tout de suite son style et sa technique qui l'accompagnent encore aujourd'hui. «Dès le départ, je souhaitais faire des portraits très colorés. Si je devais définir mon style aujourd'hui, je dirais que c'est du figuratif. Je travaille à la spatule en utilisant énormément de couleurs pour faire ressentir un maximum d'émotions. Je pense par exemple à l'utilisation de pigments fluorescents.»
Dans son atelier de Houdemont, une ancienne ferme complètement rénovée, portraits de personnalités comme Jim Morrison ou Serge Gainsbourg côtoient des portraits de femmes, le thème de prédilection de Gilliane Warzée. C'est d'ailleurs le thème de sa dernière exposition baptisée «We Are Women». En effet, à l’occasion de la réouverture au public de la galerie «Am tunnel» de la Spuerkeess, située sous le plateau Bourbon dans la capitale, une centaine d'œuvres de l'artiste y sont exposées depuis le 30 juin dernier et le seront jusqu'au 8 janvier 2023. «Dont le portrait de la Grande-Duchesse qui a directement accepté de prêter son œuvre et de devenir marraine de l'exposition. Il faut dire qu'elle est particulièrement impliquée dans la cause des femmes.»
Cette exposition est une ode à la féminité qui propose plus de quatre-vingts tableaux, parcourant les 250 mètres de la galerie, haut-lieu de l'art contemporain de la capitale située à 15 mètres sous terre. Celle-ci est accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h30, et les dimanches de 14h à 18h.
Quoi qu'il en soit, l'avenir s'annonce radieux pour l'artiste infirmière, dont le carnet de commandes ne désemplit pas et qui se rendra en octobre prochain à Paris dans le cadre d'un salon majeur. «On réfléchit également tout doucement à la prochaine exposition», conclut-elle, tout en s'étonnant encore des concours de circonstances qui l'ont amenée à devenir ce qu'elle est. «Ce qui est sûr, c'est que je n'aurais jamais pu en arriver là sans être bien entourée.»
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
