«Le français doit tenir sa place et son rôle au Luxembourg»
«Le français doit tenir sa place et son rôle au Luxembourg»
Jeunesse et oralité. Maxime Dafri souhaite mettre l'accent sur ces deux aspects pour son premier Mois de la Francophonie en tant que directeur de l'Institut français du Luxembourg (IFL), en place depuis septembre 2022.
«L'idée est de vraiment centrer nos événements sur l'oralité. On a prévu beaucoup de pièces de théâtre, des pièces classiques et plus modernes. Nous avons également des ateliers d'éloquence et de slam organisés dans des établissements scolaires qui permettent aux jeunes de ce pays de décomplexer l'usage du français», a expliqué Maxime Dafri ce mercredi 8 février lors de la présentation du programme à la Résidence de France.
«L'art oratoire donne de la confiance aux jeunes et permet de découvrir une large autonomie. Je pense que c'est vraiment important de maîtriser cela pour leur avenir.»
Défendre le français et le plurilinguisme
Plus d'une trentaine d'événements sont organisés à travers tout le Grand-Duché du 22 février au 31 mars (notamment à Luxembourg-ville, Esch-sur-Alzette, Mamer) pour célébrer la langue française et la culture francophone.
«C'est un programme dense abordant des sujets sociétaux et politiques. Il cherche à donner des informations à un public très large et pas seulement à Luxembourg-ville pour que chacun puisse s'approprier l'événement», a souligné pour sa part Claire Lignières-Counathe. L'ambassadrice de France considère que défendre la langue française équivaut à «défendre le plurilinguisme et c'est en conformité avec ce que vit le Luxembourg».
«Le multilinguisme fait partie de l'ADN de ce pays. Chacune des langues a sa place ici au Luxembourg, que ce soit l'allemand, le luxembourgeois, bien évidemment l'anglais. Mais le français doit aussi avoir sa place et tenir son rôle», abonde le responsable de l'IFL. D'où l'importance selon lui de «faire découvrir ou redécouvrir les différents auteurs, compositeurs et artistes de la francophonie».
Pour Maxime Dafri, le Mois de la Francophonie organisé en mars par les Instituts français dans plusieurs pays francophones et depuis cinq ans au Luxembourg «rend hommage à tous les locuteurs de la langue française». L'Organisation Internationale de la Francophonie note que 92% de la population du Grand-Duché est francophone.
Cet événement «incontournable» est organisé tout au long du mois de mars, car lors de la date du 20 mars est célébrée la Journée internationale de la Francophonie. Le coup d'envoi sera déjà donné dès le 22 février prochain au Luxembourg.
Trois coups de coeur de Maxime Dafri
Cette soirée de lancement fait partie des coups de coeur du directeur de l'IFL: «Nous aurons un très grand et jeune auteur sénégalais, Mohamed Mbougar Sarr (Prix Goncourt 2021). Je conseille à tout le monde de découvrir son très beau livre: La plus secrète Histoire des hommes. C'est vraiment un roman fabuleux.» Un hommage en musique sera rendu à cette occasion à René Marant, lauréat du prix Goncourt 1921. L'écrivain originaire des Antilles avait notamment traité les abus du colonialisme dans son roman Batouala.
Autre recommandation de Maxime Dafri: Je t'aime... de Dominique Horwitz. Dans ce spectacle organisé par le Théâtre National du Luxembourg (TNL) le 17 et 18 mars, le comédien français relie «les moments les plus importants de la vie de Serge Gainsbourg avec les chansons correspondantes».
Le conseiller de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France invite également à aller voir le 20 mars prochain la conférence de Tahar Ben Jelloun (prix Goncourt 1987). L'écrivain franco-marocain y évoquera son Maroc natal et interviendra sur les problématiques d'aujourd'hui avec l'auteur luxembourgeois Jean Portante. Notons que ce dernier donnera également une masterclass du 27 au 31 mars à l'école privée Sainte- Sophie.
«Quand on est organisateur d'événements de telle ampleur, on a toujours un petit peu de stress», reconnaît Maxime Dafri. «J'espère qu'on aura beaucoup de public pour ces événements culturels. La culture permet de s'ouvrir à une vision plus large des choses, surtout dans cette époque qui est malheureusement un peu compliquée.»
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