Le festival Politéïa pour «redonner du sens au mot liberté»
Le festival Politéïa pour «redonner du sens au mot liberté»
La première édition du festival Politéïa se déroulera du jeudi 16 au dimanche 19 mars à Thionville. Une trentaine de tables rondes, sur le thème de la liberté, sont programmées dans différents endroits. Elles sont toutes gratuites. Des invités de marque sont attendus et diverses animations sont prévues autour de l'événement, qui se définit comme un «festival des idées».
Pascal Didier, président de l'association Des mots & débats et coordinateur du festival, se confie à virgule.lu avant le lancement de cette première édition.
Comment se sent-on à quelques jours du festival?
Je ressens une certaine fébrilité parce que c'est un nouveau festival, un pari. Ces derniers mois, on avait sollicité beaucoup de gens, qui ont répondu présents. On a monté des tables rondes et là, on arrive à la partie finale, donc le stress commence à monter. On est à la fois impatients d'y être et en même temps, il y a encore beaucoup de travail à effectuer. On a réuni un groupe d'une centaine de bénévoles qui vont donner des coups de main pendant ces trois jours. Les services de la mairie sont à fond, l'équipe de l'association Des mots & débats est à fond: c'est comme si on préparait une grande fête de famille, un anniversaire ou un mariage, on est un peu dans cet esprit et cette effervescence-là.
Le programme est riche (il est à découvrir ici), avec 70 invités et 30 tables rondes sur trois jours. Mais revenons sur la genèse du projet. D'où vient ce «festival des idées», comme vous le définissez?
L'idée vient de la Ville de Thionville. L'adjoint au maire en charge de la culture, Jackie Helfgott, m'en a parlé pour la première fois en décembre 2021, puis on en a rediscuté plus en profondeur dès le mois de janvier 2022. Jackie Helfgott a été marqué par le fait que, au nom d'une certaine liberté, certaines personnes ont réclamé, pendant les confinements et la pandémie de covid-19, de ne pas porter de masque ou de ne pas se faire vacciner. Il avait envie de redonner du sens à ce mot, de réfléchir à ce que voulait dire liberté individuelle et collective...
Le thème du festival s'est donc imposé de lui-même à ce moment-là?
Oui, car j'ai ressenti la même chose. J'avais même les poils qui se dressaient quand je voyais ou que j'entendais des gens comparer l'obligation de se faire vacciner à la shoah. Le mot liberté étaient mis un peu à toutes les sauces. Donc on a commencé à travailler à quatre, cinq personnes, puis le groupe s'est assez vite agrandi.
Très vite, l'envie a été de s'adresser au plus grand nombre.
Pascal Didier
On a décliné toutes les manières dont on pouvait parler de la liberté, toutes les questions qu'on pouvait poser autour de ce thème: la liberté de s'exprimer et la liberté de créer, la liberté de disposer de son corps, d'informer, la liberté de conscience. On a ensuite listé toutes les personnalités auxquelles on pouvait associer la liberté, parce qu'elles ont écrit sur cette thématique ou parce qu'elles ont des compétences dans le domaine. Et on a commencé à lancer les invitations. Au départ, Jackie Helfgott pensait à un colloque avec dix à quinze personnes. Mais très vite, l'envie a été de s'adresser au plus grand nombre et c'est comme cela que l'idée du festival ouvert au public s'est imposée.
Justement, que diriez-vous aux gens pour les inciter à venir aux différentes tables rondes?
Déjà, on a choisi d'attirer le public par les questions que l'on pose lors des tables rondes. Certains jouent volontairement la carte de la provoc': la liberté est-elle de gauche ou de droite? Les complotistes aiment-ils la liberté? Cela peut susciter la curiosité, l'interrogation.
J'ai presque envie de présenter ce festival comme une université populaire à ciel ouvert.
Pascal Didier
On a des tables rondes qui sont extrêmement sérieuses, d'autres qu'on a voulues plus légères. On va retrouver des poètes, des écrivains, des historiens, des philosophes. C'est-à-dire que chacun peut entrer dans le festival par une porte différente. Et puis on a aussi voulu qu'il y ait - à côté des tables rondes - du cinéma, de la musique, du théâtre de rue, de la lecture. J'ai presque envie de présenter ce festival comme une université populaire à ciel ouvert. Parce qu'en plus, tout est gratuit.
S'il y a un rendez-vous en particulier, une table ronde que vous conseillez ou que vous attendez avec impatience, ce serait laquelle?
C'est difficile de choisir... Idéalement, j'ai envie d'assister à tout, mais comme je suis organisateur, je ne pourrai assister à rien! Je vais juste prendre le temps de saluer tous les invités. Mais effectivement, il y a un débat qui court aujourd'hui dans la société française, puisqu'il y a une convention citoyenne sur la fin de vie. On a choisi de faire une table ronde avec des intervenants qui pensent des choses différentes sur ce sujet, qui m'intéresse. On se pose tous la question de sa «finitude». Donc c'est un débat auquel j'ai envie d'aller. Mais après, il y a 29 autres tables rondes auxquelles j'ai envie d'assister...
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