Le Conservatoire prêt pour de grandes retrouvailles
Le Conservatoire prêt pour de grandes retrouvailles
Ce samedi, le directeur du Conservatoire Marc Meyers se réjouit de pouvoir à nouveau organiser une journée portes ouvertes, après trois ans d'absence, notamment à cause de la crise sanitaire. Plusieurs animations sont au programme.
Marc Meyers, vous considérez que la musique permet de transmettre des valeurs ?
Marc Meyers: «Oui, je pense aux valeurs humaines. Il y a 220 personnes qui travaillent au Conservatoire, donc c'est une grosse communauté. Les valeurs humaines sont certainement très importantes. Il y a ensuite de manière générale les qualités des arts d'articuler et de créer des émotions, et faire plaisir au public également. Je pense que tout le monde ne sera pas Paganini du jour au lendemain, mais ressentir et faire ressentir aussi au public ce qu'on réalise, c'est quand même un moment très particulier et très fort.
Il y a aussi la valeur du travail, de savoir s'organiser et de se préparer pendant plusieurs mois pour un concert. Il y a pas mal de messages qui sont véhiculés par l'enseignement musical en général.
3.700 élèves sont inscrits au Conservatoire, quel est leur profil ?
«Ils ont entre 3 ans et 78 ans. Le plus jeune est inscrit au cours mini-musique. C'est un cours où les plus jeunes commencent à écouter et à danser sur la musique. Ils commencent à décerner alors étape par étape, s'il s'agit d'une musique instrumentale ou vocale et tout cela dans un cadre très ludique de 45 minutes par semaine. La pyramide d'âge va sinon jusqu'à 78 ans au Conservatoire. Je pense à un chanteur qui fait partie d'une chorale. Mais principalement, les personnes inscrites ont entre 7 et 20 ans.
Par rapport à cette jeunesse, vous essayez de promouvoir une forme de mixité sociale ?
« Absolument, c'est justement la proximité avec les écoles de quartier qui contribue à cette mixité. Cette proximité permet aux habitants d'avoir un accès facile à la culture. Nous avons 80 nationalités représentées au Conservatoire, toutes les catégories d'âges, c'est très mixte, hommes, femmes. Du côté du volet social, il y a maintenant, avec le vote des députés, la gratuité des cours pour les débutants. Mais déjà auparavant, la Ville de Luxembourg ne demandait pas plus de 28 euros par semestre. Donc c'est un tarif très social qui rend les cours accessibles à tous, pour que le porte-monnaie des parents ne soit pas un frein pour inscrire leurs enfants.
Comment le Conservatoire a traversé les deux ans de covid, notamment pour l'organisation des cours ? C'était compliqué à gérer ?
«Avant le covid, nous avions 700 projets par an. Montrer et partager sa passion sur scène, c'est très important, mais avec le covid, du jour au lendemain tout était fini. La retransmission en vidéo, les cours à distance, c'est quelque chose qu'on n'avait jamais fait avant la pandémie. Tout ce qui est Teams, Zoom, Webex, on a découvert ça à grande vitesse. Ça a très bien marché pour les diplômes supérieurs qui étaient très avancés. Mais pour les plus jeunes où il faut leur montrer comment il faut prendre l'instrument vers le corps, un cours par visioconférence, c'est quand même très difficile.
Après, nous avons séparé les classes en deux pour protéger les enfants et ça a très bien fonctionné. Mais il faut aussi les protéger de la perte de cette passion et de leur motivation. Ce n'était pas vraiment le cas pendant la première année, mais au fil du temps, nous avons remarqué que certains ont beaucoup souffert de ne pas avoir d'orchestre. Je suis honnête, la levée des restrictions sanitaires au mois de mars était une très bonne nouvelle. Le Conservatoire est de nouveau en train de se redécouvrir avec beaucoup de motivation, beaucoup de projets, même presque trop parfois. La journée portes ouvertes ce samedi en fait partie.
Justement, quel est le programme de cette journée ? Ce sera un grand moment de retrouvailles ?
«On n'avait pas organisé de portes ouvertes depuis deux ans à cause du covid et en 2019, cela avait été annulé aussi parce que ça tombait le jour de la commémoration nationale suite au décès du Grand-Duc Jean.
Par rapport à 2018, nous aurons une édition «médium», c'est-à-dire pas avec un grand orchestre, mais plutôt allant du solo au quintette avec aussi une bonne partie informative. Certaines personnes ont découvert le Conservatoire seulement pendant la période du covid, c'est l'occasion de leur montrer tout ce que l'on propose. C'est un moment de rencontre entre les jeunes, les parents, le public mélomane et les enseignants du Conservatoire. On a perdu un peu l'habitude, mais j'ai hâte de redécouvrir ce samedi une certaine normalité. On espère pouvoir accueillir 1.500 personnes.»
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