Le cinéma luxembourgeois, un savoir-faire qui séduit
Le cinéma luxembourgeois, un savoir-faire qui séduit
Du suspense, un réalisateur oscarisé et une esthétique «inédite». Il n'en fallait pas plus au public du 74e festival international du film de Locarno pour être conquis par Hinterland. Au point de lui décerner samedi dernier le prix du public. «Ça change tout!», s'enthousiasme Alexander Dumreicher-Ivanceanu codirecteur avec Bady Minck de la société Amour fou. La maison austro-luxembourgeoise a coproduit le long-métrage primé.
Car si le festival cinématographique suisse est moins connu du grand public que ceux de Cannes, Toronto ou San Sebastian, il est un des rares à avoir pu accueillir près de 8.000 spectateurs par séance. Les mesures sanitaires sont en effet plus souples en Suisse. «En tout 20 films ont été projetés sur la Piazza Grande, ce qui montre l'engouement du public pour Hinterland», souligne Alexander Dumreicher-Ivanceanu. Selon lui, le prix reçu va ouvrir des perspectives internationales non seulement pour le film «mais aussi pour tout le monde du cinéma luxembourgeois».
Soutenu par le Film Fund Luxembourg, le projet a majoritairement été tourné au Grand-Duché. Faisant intervenir tout un microcosme local: techniciens, ingénieurs du son, costumiers, équipe de post-production ou encore compositeur.
«Les scènes ont été tournées sur un écran bleu, et les décors expressionnistes ont été créés digitalement, ce qui donne une esthétique très particulière à cette création», souligne le codirecteur d'Amour fou. Un travail artistique récompensé par les spectateurs, sous les yeux de producteurs, distributeurs et directeurs de chaîne de télévision du monde entier. «Le prix du public nous ouvre davantage de portes parce que ces acheteurs savent qu'il va être plébiscité», souligne Alexander Dumreicher-Ivanceanu.
Porte-bonheur
Hinterland raconte l'histoire d'un ancien détective de retour dans sa Vienne natale après sept ans de captivité en Russie. «Nous avons réussi le pari de produire un film à la fois esthétiquement très avancé et grand public», se félicite le codirecteur d'Amour fou. Les spectateurs luxembourgeois pourront découvrir en octobre prochain le film signé Stefan Ruzowitzky et porté par Liv Lisa Fries, Marc Limpach et Murathan Muslu.
Pour rappel, le cinéma luxembourgeois séduit de plus en plus à l'international. Après un Ours d'or à la 71e Berlinale pour la coproduction Bad Luck Banging or Loony Por, deux autres films «made in Luxembourg» ont été présentés au festival de Cannes. Repartis bredouilles de la Croisette, Les Intranquilles et Where is Anne Frank ont tout de même marqué les esprits, tout comme l'actrice Vicky Krieps. Reste à espérer que le succès de Locarno porte bonheur aux deux créations en compétition à Toronto.
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