«La beauté joue un rôle, et ce n'est pas du tout bon»
«La beauté joue un rôle, et ce n'est pas du tout bon»
(AFP/LW) - L'impératrice Sissi était «victime de son image», tout comme les instagrameurs aujourd'hui, selon l'actrice Vicky Krieps. L'actrice de 38 ans incarne la monarque autrichienne dans la coproduction luxembourgeoise «Corsage», présentée vendredi à Cannes.
«Les photos Instagram nous rendent de plus en plus victimes de notre image, comme l'était Sissi», estime à Cannes l'actrice luxembourgeoise, qui se glisse dans les robes de l'épouse de François-Joseph Ier dans cette nouvelle version féministe et crépusculaire de la vie de l'impératrice.
Quinze ans après "Marie-Antoinette", réhabillée par la réalisatrice Sofia Coppola en reine rongée par l'ennui et la dépression, c'est un autre mythe qui est revisité. Celui de «Sissi» avait autrefois rendu Romy Schneider célèbre.
Sur une idée de Vicky Krieps, l'Autrichienne Marie Kreutzer s'est attaquée à l'histoire de l'impératrice autrichienne, qui avait reçu l'ordre de se taire, de sourire et de ne pas se mêler des affaires de l'empire, et qui, à la quarantaine, sombra dans la mélancolie. Avec son décor anachronique, où se mêlent meubles de style et lampes électriques.
Le corset que je portais pour le rôle enlève les émotions. J'étais bloquée dans mes émotions, je ne pouvais pas faire sortir ma tristesse ou ma joie.
L'actrice Vicky Krieps
«Dans toutes les fonctions que l'on assume, dans tous les environnements professionnels, la beauté joue un rôle, et ce n'est pas du tout bon! Quand on est beau, on prend plus de place et on est plus écouté, c'est ce qui est le pire», regrette Vicky Krieps.
Pour ce rôle, Vicky Krieps a dû porter un corset, comme Sissi autrefois, une femme «au bord de la crise de nerfs». «C'était dur, ça comprime le plexus solaire, là où tous les nerfs sont suspendus. Ça enlève les émotions, j'étais bloquée dans mes émotions, je ne pouvais pas faire sortir ma tristesse ou ma joie», estime l'actrice.
Vicky Krieps est présente au Festival de Cannes pour présenter deux films : «Corsage» et «Plus que jamais», coproduits par la société de production luxembourgeoise Samsa Film et soutenus par le Film Fund Luxembourg. Un double temps fort donc. Ce samedi midi, le film «Plus que jamais» de la réalisatrice franco-iranienne Emily Atef a été présenté, dans lequel Vicky Krieps partage l'écran avec Gaspard Ulliel, décédé en janvier dans un accident de ski.
Emily Atef, lauréate du Lola («3 jours à Quiberon» a été récompensé sept fois par le Lola), a tourné «Plus que jamais» principalement en Norvège avec les Eaux Vives françaises, Samsa et la Mer norvégienne. Emily Atef a également écrit le scénario (en collaboration avec Lars Hubrich) autour d'une jeune femme qui quitte son mari à Paris après avoir appris qu'elle était gravement malade, pour se rendre en Norvège et réfléchir à son destin. Elle y est attirée par le blog à l'humour pince-sans-rire d'un compagnon d'infortune norvégien.
Photos prises ce samedi:
