"Je ne pensais pas que c'était si grand, le Luxembourg!"
"Je ne pensais pas que c'était si grand, le Luxembourg!"
Par Anne Fourney
Avez-vous croisé un fou à trottinette sur les routes du pays? Avec un gros sac à dos. Il a passé ses nuits sous la tente, dans des jardins pendant une semaine. Il faisait 1°C ce mercredi matin. Sébastien Cayotte "trottine" pour sensibiliser le public au sort des enfants atteints d'un cancer.
"Il fallait que cela reste un défi", dit-il. Hors de question de dormir au chaud dans un hôtel! Le mois de novembre lui donc a paru approprié pour retenir l'attention.
Après deux défis à Vél'Oh, Sébastien Cayotte a remis ça. Toujours pour sensibiliser le public à la cause des enfants atteints d'un cancer.
Il devient l'un des cyclistes les plus célèbres du Luxembourg. Après avoir pédalé, en août 2015, du Luxembourg à Paris sur un Vél'Oh, ces vélos à trois vitesses que l'on peut louer à Luxembourg, Sébastien Cayotte était parti pour Amsterdam. Toujours sur l'un de ces vélos de ville.
Il lui fallait se renouveler dans ses aventures. Son périple à Paris avait remporté un grand succès, permettant à la fondation Kriibskrank Kanner de récolter près de 3.000 euros de dons. Mais celui d'Amsterdam avait, curieusement, moins ému les foules. C'était en avril 2016.
Son parcours
Mercredi 2 novembre à 10 heures, Sébastien est parti d'Esch-sur-Alzette. Voici son parcours:
- Bertrange
- Strassen, fondatioun fir d'Kriibskrank Kanner
- Ettelbruck, Diekirch, Bettendorf
- Clervaux
- Bettendorf
- Elvange
- Esch-sur-Alzette
Près de 400 km au bout du compte. "Je ne pensais pas que c'était si grand, le Luxembourg!", lâche-t-il en souriant.
Le tout à trottinette, sur un pied, puis l'autre. Sébastien est sportif, excellent nageur, il pratique aussi d'autres sports... Comme le vélo! Il dit ne pas rencontrer de difficultés physiques particulières. Il n'a pas de courbature.
"Je peux mettre un visage sur ceux que j'aime"
"C'était très dur ce matin!" dit-il avec un sourire. Il a gelé pendant la nuit. Mais le jeune Eschois fait aussi référence aux résultats des élections américaines.
Son équipement est correct, mais un peu juste. Il ne se plaint pas. Son sac à dos pèse une vingtaine de kilos.
C'est à Elvange qu'il nous a fixé rendez-vous. Il a prévu de partir vers 9 heures. Il a campé dans le jardin d'une famille qui avait répondu à son appel sur Facebook.
Sébastien est plutôt réservé lors de nos entretiens. Il est plus détendu lorsqu'il est seul face à sa caméra. Il est possible de voir ses vidéos rigolotes sur sa page Facebook Challenging for Smiles.
Pourquoi cette cause en particulier, les enfants atteints d'un cancer? Sébastien adore les enfants, il veut devenir instituteur. Et il aime les relations qu'il entretient avec l'association. Cela lui permet aussi une continuité dans ses projets.
Il a pu rencontrer des enfants à la fondation, à Strassen. "Je peux mettre un visage sur ceux que j'aime, maintenant."
Parmi ces enfants et adolescents, certains sont en traitement, d'autres en rémission.
"Ils étaient présents lors du départ à Esch aussi. Certains sont encore petits et ne comprennent pas le sens de mon défi. Pour les adolescents, cela a plus de sens. Ils ont compris que je faisais ça pour eux."
Les ados sont allés à sa rencontre du côté de Diekirch. "On a fait un bout de chemin ensemble. Nous avons pu avoir un véritable échange. En plus quand on est arrivés à Diekirch, certaines de leurs amies avaient préparé une petite chorégraphie pour célébrer l'arrivée, puis ils m'ont offert un t-shirt personnalisé qu'ils ont signé sur lequel est inscrit 'Merci Sébastien' avec le logo de la fondation. Ça m'a beaucoup touché".
"Parfois les gens me reconnaissent"
Sur le trajet, certains reconnaissent Sébastien. Ils l'ont vu à la télévision ou sont des fidèles de sa page Facebook.
Lors de notre entrevue, un automobiliste l'a reconnu et lui a adressé quelques mots d'encouragement. Il croise aussi des passants intrigués. Il s'empresse alors de leur expliquer son défi.
"Parfois, les gens font mine de ne pas entendre. D'autres disent qu'ils vont donner. Et une fois, quelqu'un m'a dit 'Non, je ne donne pas pour ça!' Là j'ai juste dit 'Ciao'. Il faut de tout pour faire un monde…"
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