Espagne: l'infante Cristina, une princesse dans la tourmente
Espagne: l'infante Cristina, une princesse dans la tourmente
(AFP) - L'infante Cristina, Federica de Bourbon et de Grèce, âgée de 47 ans, est convoquée le 27 avril devant un juge d'instruction des Baléares, José Castro.
Motif de ce coup de théâtre: le juge souhaite entendre l'infante sur une possible «coopération» avec son époux, un ancien champion de handball de 45 ans reconverti en homme d'affaires, soupçonné d'avoir détourné plusieurs millions d'euros d'argent public via l'institut Noos, une société de mécénat qu'il a présidée de 2004 à 2006.
Même si le Parquet, estimant que les «indices» sont pour l'heure insuffisants, a annoncé mercredi son intention de déposer un recours contre la décision du juge, l'image de la princesse, malmenée depuis des semaines, devrait souffrir durablement.
"Cristina a toujours été l'enfant turbulente de la famille"
«La détérioration de l'image de l'infante Cristina ne pourra être gommée, du moins pas avant longtemps», estime Emilio de Diego, professeur d'Histoire contemporaine à l'université Complutense de Madrid.
«Cristina a toujours été l'enfant turbulente de la famille et je crois que cela explique l'une des premières erreurs qu'a commises le roi: tolérer qu'elle aille travailler dans une entreprise privée comme La Caixa, sans renoncer à son statut d'infante», ajoute l'historien.
Le scandale, s'il a écorné la popularité de la Famille royale, n'a pas épargné la princesse, diplômée en sciences politiques, connue pour ses activités sociales ou humanitaires, actuellement directrice du département social de la Fondation La Caixa, à Barcelone et présidente d'honneur de la Commission espagnole de l'Unesco.
Il a aussi brisé le masque de l'époux modèle qui collait à Iñaki Urdangarin depuis le mariage du couple, le 4 octobre 1997, en la cathédrale Sainte-Eulalie de Barcelone.
"Elle a un goût extrême pour la compétition"
Le roi avait alors offert le titre de duchesse de Palma à sa fille, septième dans l'ordre de succession au trône d'Espagne après son frère Felipe et ses deux filles, sa soeur aînée Elena et les enfants de cette dernière.
Née le 13 juin 1965 à Madrid, passionnée de sport et surtout de voile, Cristina avait rencontré son futur époux aux Jeux olympiques d'Atlanta, en 1996, où il jouait dans l'équipe espagnole de handball, lauréate de la médaille de bronze.
«Elle aime les hommes musclés, sportifs, grands et sexys», affirmait l'écrivain britannique Andrew Morton, biographe de Lady Di, qui vient de publier le livre «Ladies of Spain. Sofia, Elena, Cristina et Letizia: entre le devoir et l'amour», consacré à la reine Sofia, à ses deux filles et à la princesse Letizia, l'épouse de Felipe.
«Elle a un goût extrême pour la compétition, elle est obstinée», ajoutait Andrew Morton, n'hésitant pas à raconter que, lors de la rencontre avec Iñaki, ce fut Cristina qui fit le premier pas.
Le gendre suspect est écarté des photos officielles
Le couple aura quatre enfants, nés entre 1999 et 2005: Juan Valentin, Pablo Nicolas, Miguel et Irene. En 2009, tous déménageront à Washington, où Iñaki Urdangarin est nommé conseiller chez le géant espagnol Telefonica.
Rattrapée par le scandale Noos à la fin 2011, la famille reviendra s'installer à Barcelone en août 2012, dans son hôtel particulier de Pedralbes. Devant la justice, Iñaki Urdangarin cherchera alors à protéger la Maison royale et son épouse.
Mais la famille, elle, a pris ses distances et le gendre suspect est depuis plus d'un an écarté des activités et des photos officielles.
«L'infante Cristina ne savait rien de cela, c'est possible, mais l'augmentation de sa fortune personnelle ne peut être ignorée par une femme si proche de son mari», nuance pourtant Pilar Urbano, écrivain spécialiste de la Famille royale.
