De Tony Cragg à Su-Mei Tse
De Tony Cragg à Su-Mei Tse
(mlr/C.) Alors que le Mudam est secoué par l'affaire de l'interview de RTL qui a conduit à la démission de son directeur général, le programme d'expositions pour 2017 a été présenté jeudi 1er décembre 2016 lors d'une conférence de presse. Pour l'occasion, Enrico Lunghi était entouré de ses trois plus proches collaborateurs artistiques: Christophe Gallois, Marie-Noëlle Farcy et Clément Minighetti.
Signe du malaise qui règne actuellement entre l'équipe du musée et sa hiérarchie: ni le Conseil d'administration ni le ministère de la Culture n'étaient présents à la conférence de presse.
Le directeur général sortant, Enrico Lunghi, a tenu à rappeler sa fierté du travail accompli avec son équipe au sein du Mudam. "On croit que signer une programmation se fait facilement. Or tel n'est pas le cas. Il faut tenir compte des moyens humains, financiers ainsi que des contraintes imposées par le bâtiment. Nous avons réussi à mener à bien notre programmation envers et contre tout", a-t-il dit.
Il a insisté sur l'importance d'inscrire la programmation "dans le territoire du musée. "On ne peut pas y faire la même chose qu'à Paris, Londres ou Berlin. Cela n'aurait pas de sens".
Les sculptures de Tony Cragg
Trois temps forts rythmeront la vie du musée en 2017.
Le premier, qui débutera en février, est porté par l’exposition monographique de Tony Cragg (11 février - 3 septembre 2017), sculpteur mondialement consacré. Présentée dans les galeries supérieures et dans le Grand Hall, celle-ci s’inscrit dans un cycle de grandes expositions dédiées aux artistes de la Collection Mudam.
Deux autres expositions personnelles ouvriront au même moment. La première déploiera toutes les facettes du travail de Darren Almond (photographies, sculptures, peintures, installation vidéo) et s’intéressera à la manière dont ses oeuvres conjuguent temps cosmique, géologique et humain.
La seconde présentera la pratique d’un jeune photographe, Samuel Gratacap, tout entier consacrée à une problématique des plus actuelles : la question des réfugiés et des zones de transit. Ainsi, ce premier temps fort présentera trois artistes de différentes générations aux pratiques et aux préoccupations variées, fidèle en cela à l’ouverture d’esprit du musée.
Ad Reinhardt graphiste
À partir de juin 2017, l’exposition consacrée aux dessins de Ad Reinhardt (17 juin - 21 janvier 2018) permettra de découvrir un aspect largement méconnu de la pratique de l’artiste américain, figure historique de l’abstraction américaine, et notamment d’explorer la façon dont cet usage de la satire résonne aujourd’hui.
En parallèle, le Mudam accueillera deux artistes aux univers singuliers dont la pratique s’ouvre à d’autres champs de la création. Martin Eder navigue en effet entre arts visuels, musique et performance, tandis que le travail de Mary Reid Kelley puise dans les débuts du cinéma et le théâtre. Enfin, un nouveau pan de la collection du Mudam sera dévoilé au travers d’une exposition thématique consacrée à la notion de récit.
Le retour de Su-Mei Tse
Le troisième temps de la programmation 2017 sera marqué par deux projets d’envergure, l’un monographique, l’autre collectif. L’exposition que le Mudam prépare avec Su-Mei Tse (7 octobre - 8 avril 2'18) souligne l’engagement du musée au côté des artistes luxembourgeois, en l’accompagnant à la fois dans la production d’un nouveau corpus d’oeuvres et dans la diffusion de son travail à l’international : initiée par le Mudam, l’exposition sera en effet présentée au Aargauer Kunsthaus, musée de référence en Suisse, au printemps 2018.
Flatland / Abstractions narratives #2 est quant à elle le fruit d’un ambitieux projet de recherche initié par deux commissaires invitées. Elle portera un regard inédit sur une question qui a traversé le XXe siècle, celle de l’abstraction, ici abordée sous l’angle du récit et de son inscription dans le réel, et mettra au jour une communauté d’artistes partageant de nombreuses affinités formelles et conceptuelles.
Rencontres et échanges transfrontaliers
En parallèle des expositions, le Mudam propose plusieurs plateformes uniques mêlant les genres et les disciplines, comme Up To Eleven, la formule afterwork qui se tient tous les mercredis soir, ou encore le rendez-vous semestriel du Marché des créateurs, qui, depuis 2010, encourage les rencontres entre designers innovants et grand public.
Par ailleurs, le Mudam continue à travailler en synergie avec des institutions et des manifestations telles que d'stater muséeën, le Luxembourg City Film Festival, CinEast, la Luxembourg Art Week ou Rainy Days pour contribuer au dynamisme de la vie culturelle luxembourgeoise.
C'est ainsi qu'à l’occasion de la Luxembourg Art Week 2017, le Mudam Luxembourg et le Centre Pompidou-Metz s’associent autour d’un nouveau projet appelé Est Express – week-end de l’art contemporain en Grande Région.
