Autofestival 2016: rendez-vous dès samedi
Autofestival 2016: rendez-vous dès samedi
Par Léonard Bovy
L’Autofestival, 52e du nom, se profile, une occasion en or à ne pas galvauder pour la grosse centaine de concessionnaires et garagistes qui misent sur cet événement, propre au Luxembourg dans sa forme, pour (re)lancer leurs ventes après un exercice 2015 pour le moins décevant.
Et si les constructeurs automobiles travaillent à la profonde mutation de leur secteur, qu’il soit question de voiture autonome, de connectivité et de véhicule électrique notamment, le concessionnaire doit désormais lui aussi envisager son métier sous un jour nouveau.
Existe-t-il une singularité luxembourgeoise en matière de vente automobile? Alors que la plupart des marchés européens et mondiaux ont enregistré en 2015 une nette progression des immatriculations de véhicules neufs, le Luxembourg a, à l’opposé, enclenché la marche arrière avec un recul franc et massif de plus de 6,5% par rapport à 2014. Etonnant!
Des immatriculations en net recul
Une explication avancée pour justifier, même partiellement, ce revers consiste à tout mettre sur le dos de l’augmentation de TVA du 1er janvier 2015 qui aurait poussé les consommateurs à anticiper leur achat. De fait, un tel phénomène se vérifie en comparant les immatriculations de décembre 2014 et décembre 2015 mais dans une proportion (mille unités) qui n’explique rien (ou pas tout) en réalité.
Une autre vision destinée à rassurer le secteur consiste à dire que depuis le début de la crise économique fin 2008, le marché luxembourgeois a fait de la résistance en contenant sa baisse dans des proportions acceptables, alors que les immatriculations se sont à proprement parler effondrées dans certains pays européens. Certes, voilà qui s’avère vrai. L’Espagne et la France notamment ont vécu un tel revers de fortune et le retournement de tendance actuel (respectivement +20,8% et +6,8% pour ces deux pays en 2015) ne leur permet pas encore de combler le fossé.
Cependant, il paraît plus logique de comparer le Luxembourg à des pays économiquement plus resplendissants. Et force est alors de constater que les immatriculations de véhicules neufs ont en 2015 explosé leur record historique absolu aux Etats-Unis, en Suisse et en Grande-Bretagne notamment, alors que le marché luxembourgeois en reste assez éloigné (-11,24% par rapport au plafond atteint en 2008).
Le particulier en partie responsable d'un recul des ventes
Question qui mérite alors d’être posée: le particulier, le consommateur-lambda est-il «responsable» de cette «singularité luxembourgeoise»? En partie oui! En 2015, les immatriculations dues aux particuliers ont plongé de 16%, le marché luxembourgeois, malgré son recul, étant au final soutenu par les ventes aux professionnels (flottes d’entreprises, ventes aux sociétés de location à long et/ou court termes, ventes constructeurs).
Voilà d’ailleurs une tendance générale qui se confirme au fil des ans et qui ne doit guère plaire aux concessionnaires et garagistes qui de ce fait enregistrent de moins en moins de passages dans leur showroom! Et la mutation que connaît le secteur automobile ne devrait pas leur rendre le sourire. En substance, il apparaît que le consommateur intègre de plus en plus Internet dans son processus d’achat, une pratique qui non seulement l’éloigne des concessions lors des préliminaires mais autorise des comparaisons bien plus affutées notamment du prix.
Et certains constructeurs y mettent également du leur afin de «contrarier» ces mêmes concessionnaires en configurant leur site Internet pour faciliter une acquisition entièrement réalisée en ligne, du choix du modèle à son financement. D’autres réduisent le nombre de showrooms ou remplacent les vendeurs par des écrans tactiles interactifs. De là à imaginer que le concessionnaire doit gamberger sur son avenir…
Parlant de singularité luxembourgeoise en matière automobile, il en est une qui donne à réfléchir: en 2015, Porsche a vendu au Grand-Duché plus de véhicules (782 unités) que Toyota (675), pourtant premier constructeur mondial.
