Une ouverture envers les croyants de tous bords?
Bizarre de voir le gouvernement actuel se dépêcher de mettre en œuvre une loi autorisant le mariage pour couples homosexuels, donc d'unir, alors que d'autre part il s'apprête à séparer l'Etat et les cultes. S'il n'y a rien à objecter au fait de vouloir réunir, acte louable et témoignant de haute moralité, il n'en va pas de même de l'intention de nos politiques de vouloir séparer l'Etat et les Eglises et il est probable que le peuple luxembourgeois ne l'avalera pas aussi facilement que la loi du mariage dit pour tous. L'argument mis en avant par le Premier ministre et d'autres est que le religieux devrait appartenir au domaine privé. Or ni le religieux ni le non-religieux (athéisme, agnosticisme …) ne peuvent être exclusivement du domaine privé. Il ne s'agit pas ici de vouloir argumenter pour une quelconque (re)conquête d'un pouvoir des religions sur les affaires d'Etat ou vice-versa. Néanmoins l'Etat et les Eglises peuvent coexister indépendamment et l'Etat peut prendre en charge les traitements et pensions des ministres du culte comme cela est le cas en Belgique. Nous vivons, comme chacun peut le constater quotidiennement, dans un monde dans lequel le politique, le religieux, l'économie, la philosophie sont entremêlés. Quadrature du cercle pour qui veut à chaque instant et en tout lieu faire abstraction de ses convictions qu'elles soient politiques, religieuses ou agnostiques! Alors pourquoi ne pas aller sur la voie de l'union et de la concorde pour ce qui concerne les relations entre Etat et religions et adopter une position d'ouverture envers les croyants de tous bords? Ceci pourrait se faire en prenant exemple sur nos voisins belges qui financent proportionnellement toutes les religions reconnues par l'Etat tout en assistant financièrement les maisons de laïcité des mécréants.
Guy Godefroid
