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Sven Clement, des racines et des ailes
Politik 4 Min. 28.11.2018 Aus unserem online-Archiv

Sven Clement, des racines et des ailes

Politik 4 Min. 28.11.2018 Aus unserem online-Archiv

Sven Clement, des racines et des ailes

Virginie ORLANDI
Virginie ORLANDI
«À l'aide de trois anecdotes, on peut faire le portrait d'un homme». Nietzsche en aurait eu bien plus avec Sven Clement qui vient de faire son entrée à la Chambre des députés à tout juste 29 ans, et qui ne tarit pas d'être passionné.

Sven Clement n'a pas la langue dans sa poche et il l'avoue sans ambages, un sourire juvénile accroché aux lèvres: «Je ne regrette jamais rien de ce que je dis».

Derrière des lunettes aux montures bleu acier, son regard mobile pétille d'enthousiasme et le jeune homme semble attendre la bonne occasion pour faire une tirade, sortir un mot d'esprit.

Sven Clement termine en première place de son parti pour la circonscription centre avec 8.007 voix.
Sven Clement termine en première place de son parti pour la circonscription centre avec 8.007 voix.
Photo: Anouk Antony

D'une nonchalance feinte, il avoue avoir pris cette habitude très tôt, dès son arrivée au lycée Aline Mayrisch, en 2001. Le lycée ouvrait alors seulement ses portes et avait bon espoir de donner aux jeunes qui allaient le fréquenter «des racines et des ailes».

Un nouveau bâtiment, des ordinateurs dernier cri et surtout une philosophie participative où l'élève avait son mot à dire. Sven Clement intègre dès son arrivée le comité des élèves et joue avec les codes du conseil d'éducation composé de parents et du personnel éducatif.

«Qui étais-je, moi?»

«Qui étais-je, moi, pour penser à 12 ans que j'en savais autant qu'un autre élève, même plus âgé?», s'amuse l'ancien lycéen en se remémorant ce temps où il avait déjà la réputation de ne pas être «facile, parfois grande gueule».

La question, toute rhétorique, fait écho aujourd'hui encore. Sven Clement fêtera ses 30 ans en janvier et traite maintenant d'égal à égal avec l'autre garde de la Chambre des députés, la plus ancienne. Il confesse d'ailleurs avoir pensé très tôt qu'il ne valait pas moins qu'un autre.

« Mes parents ont toujours été des gens engagés: associations des parents d'élèves, fédérations sportives, scoutisme», énumère-t-il,

Chez moi, on ne parlait pas de politique, mais d'engagement. Ils m'ont inculqué que le changement n'arrive que si on le provoque, que si on y travaille.

Originaires de Beggen, les Clement ont néanmoins des racines à Remich, à Grevenmacher. Et si aujourd'hui le père, Pascal, et une des soeurs, Jill, sont engagés dans le parti que Sven a créé en 2009, la culture politique familiale a longtemps été tournée vers le DP et le CSV. L'ancien député Hubert Clement, François Bausch et Eugène Berger figurent d'ailleurs quelque part sur l'arbre généalogique de la famille.

«En 1999, je me souviens de ma mère disant qu'elle allait voter pour quelques membres du parti Déi Gréng car il lui semblait important que cette voix soit entendue. Dix ans plus tard, je me souviens de mes parents me souhaitant bonne chance à l'annonce de la création du parti des Pirates. Je pense que si je n'avais pas eu cette famille, ni fréquenté le lycée Aline Mayrisch, j'aurais eu plus de mal à faire tout ce que j'ai fait en politique».

Jeux de pouvoirs

Mais avant de créer son parti, Sven Clement est allé faire un tour du côté des socialistes sans pour autant y trouver ce qu'il cherchait.

«Les comités d'élèves et d'étudiants dans lesquels j'ai évolué étaient de gauche, c'est pourquoi je me suis tout naturellement orienté vers les socialistes mais j'ai perdu mes illusions lorsqu'en 2009, le LSAP dit: «On a perdu des sièges mais le gouvernement est confirmé». Je n'ai jamais pu m'identifier avec l'idée que le pouvoir est la seule source de légitimité d'un parti politique».

Entouré d'Andy Maar, Marc Goergen, Myriam Grandgenet et Pierrot Bis, Sven Clement donne une conférence de presse des Pirates en septembre 2012.
Entouré d'Andy Maar, Marc Goergen, Myriam Grandgenet et Pierrot Bis, Sven Clement donne une conférence de presse des Pirates en septembre 2012.
Photo: Guy Jallay

En 2009, alors qu'il a tout juste 20 ans, Sven Clement se met en quête d'une autre alternative et tombe par hasard sur un forum en ligne où des gens parlaient de créer un nouveau parti politique au Luxembourg.

«Je me suis joint aux discussions et j'ai alors rencontré virtuellement Jerry Weyer. Nos échanges étaient porteurs alors on a décidé de se retrouver en vrai. C'est alors que les Pirates suisses et allemands ont sauté sur l'occasion pour venir au Luxembourg assister à la création de notre parti. On était estomaqué mais on s'est laissé porter et c'est l'impulsion extérieure qui nous a poussé à créer notre parti».

Parti de 14 adhérents à sa création, les Pirates en comptent aujourd'hui plus de 400 et entrent à la Chambre des députés pour la première fois.

«Nous vivons dans une société où le marketing fait partie de la politique et notre nom «Pirate» interpelle les gens qui ne l'oublient ensuite plus. C'est comme quand Jack Sparrow s'adresse à un capitaine britannique dans le film «Pirates des Caraïbes» et dit «Peu importe le reste, au moins vous avez entendu parler de moi».

Le 14 octobre dernier, le pays a entendu parler des Pirates et Sven Clement termine en première place de son parti pour la circonscription centre avec 8.007 voix. Mais il ne se considère pas comme un flibustier entré par ruse à la Chambre des députés:

«Il nous manquait 150 voix de liste au nord pour avoir un député dans cette circonscription et 167 au sud pour en avoir un deuxième. C'est notre système électoral qui a fait que nous n'avons que deux députés à la Chambre. Nous aurions pu en avoir quatre».


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