Georges Mischo, la gloire de mon père
Georges Mischo, la gloire de mon père
Dans la rue de l'Alzette, il marche d'un pas résolu et se prête au jeu du photographe. Il avance vers l'objectif, un sourire égal aux lèvres, prend la pose et ne se laisse pas déconcentrer par les préparatifs du marché de Noël qui transforment depuis quelques jours la place de l'hôtel de ville d'Esch-sur-Alzette.
Mais une fois les clichés dans la boîte, Georges Mischo redevient l'homme accessible et affable que les habitants d'Esch n'hésitent pas à arrêter dans la rue pour quelques minutes.
Là encore, il se prête à l'exercice avec sérieux et bien qu'occupé ce jour-là avec la presse et le service de communication de la Chambre des députés, il écoute attentivement un monsieur d'un certain âge, venu lui confier entre deux portes à l'entrée de la mairie, son problème de retraite.
Un temps suspendu
«Tout est une question d'organisation. Quand on s'intéresse aux gens, c'est tout le temps» , explique-t-il, une fois arrivé dans son bureau, une large pièce qui laisse généreusement pénétrer la lumière et où un portrait photographique de ses deux enfants trône sur un mur clair.
Georges Mischo est l'un des benjamins de la nouvelle génération CSV. Arrivé au pouvoir avec les Communales de 2017, grâce auxquelles il devient bourgmestre de la capitale du Sud et emmène son parti politique à une place stratégique, il s'apprête à endosser une fonction supplémentaire: celle de député.
« Avant, je travaillais 23 heures par semaine et aujourd'hui, c'est plutôt 60» , s'amuse-t-il alors qu'il jette discrètement un coup d'oeil à son agenda électronique bariolé de rendez-vous.
Depuis qu'il a remisé au vestiaire sa tenue de sport, l'ancien professeur d'éducation physique vit une tout autre réalité. Il ne doute d'ailleurs ni de sa capacité à mener de front conseils communaux, échevinaux et l'engagement indéfectible que promet la Chambre des députés.
Sa réserve est ailleurs. Sa gloire ne doit pas nuire à l'équilibre de ses enfants.
La patine du temps
Né à Esch-sur-Alzette en 1974, Georges Mischo est enfant unique d'un père qui l'est également par son parcours et son engagement politique.
Conseiller communal CSV à Esch-sur-Alzette durant de nombreuses années, Josy Mischo, quitte brusquement le parti en 1999. Le CSV avait alors obtenu sept sièges aux élections communales et il aurait dû être nommé échevin mais cela ne s'est pas réalisé. Il a alors quitté la politique.
«Mon père est décédé en 2010» , raconte lentement le député-maire, «Et j'ai trois regrets: il n'a pas vu naître ma fille, il n'était déjà plus là lorsque je suis devenu bourgmestre et j'aurais aimé qu'il soit à mes côtés lorsque j'ai été assermenté député...»
Georges Mischo participe pour la première fois à une élection en 2011. Les communales. Il est sur la liste du CSV. Pourtant, en 2005, lorsque François Maroldt lui demande de rejoindre les rangs des chrétiens-sociaux, il décline l'invitation.
«C'était encore trop tôt», poursuit-il. «J'ai vécu mes premières élections avec mon père, en 1987. J'avais 13 ans, et durant toute mon enfance, j'ai vu ce père qui s'engageait pour les gens car il croyait au pouvoir de la politique. Mais j'ai également vécu sa déception quand il a mis un terme à sa carrière et j'ai eu besoin de temps pour tourner la page».
En 2011, la cassure n'est plus si fraîche et d'autres choix peuvent être faits. «Je me suis tout de même interrogé sur la manière dont aurait réagi mon père à l'annonce de mon entrée en politique. Ma mère m'a répondu qu'il m'aurait laissé faire ma propre expérience.»
Le temps d'avancer
C'est sans esprit de revanche donc que Georges Mischo a savouré sa victoire d'octobre 2017 et déguste aujourd'hui celle des élections législatives tout en ayant conscience «qu'il s'agit d'un CDD et que sa carrière politique peut s'arrêter aussi brusquement qu'elle a débuté».
L'ancien triathlète et représentant de la deuxième ville du pays où 122 nationalités cohabitent souhaite «que ça avance» et se dit prêt à «attaquer les problèmes à 100%» dans différentes commissions à la Chambre où il se sentirait utile comme les Affaires intérieures, l'Education, le Sport, les Forces publiques ou le Logement.
Le 14 octobre dernier, le CSV a ravi la circonscription sud au LSAP et Georges Mischo termine à la troisième place avec 25.388 voix, derrière Marc Spautz (28.686 voix) et Felix Eisch (25.893 voix). Et après une année de coalition avec le DP et Déi Gréng à Esch-sur-Alzette, c'est peut-être un autre type de coalition qu'il va devoir affronter à la Chambre des députés.
Folgen Sie uns auf Facebook, Twitter und Instagram und abonnieren Sie unseren Newsletter.
Als Abonnent wissen Sie mehr
In der heutigen schnelllebigen Zeit besteht ein großer Bedarf an zuverlässigen Informationen. Fakten, keine Gerüchte, zugänglich und klar formuliert. Unsere Journalisten halten Sie über die neuesten Nachrichten auf dem Laufenden, stellen politischen Entscheidern kritische Fragen und liefern Ihnen relevante Hintergrundgeschichten.
Als Abonnent haben Sie vollen Zugriff auf alle unsere Artikel, Analysen und Videos. Wählen Sie jetzt das Angebot, das zu Ihnen passt.
