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Zapping : "La Casa de Papel"
Kultur 4 Min. 27.02.2018 Aus unserem online-Archiv

Zapping : "La Casa de Papel"

La série développe toute son ampleur dramatique au fur et à mesure qu’elle progresse.

Zapping : "La Casa de Papel"

La série développe toute son ampleur dramatique au fur et à mesure qu’elle progresse.
Photo: Netflix
Kultur 4 Min. 27.02.2018 Aus unserem online-Archiv

Zapping : "La Casa de Papel"

Marcel KIEFFER
Marcel KIEFFER
Encore une série qui nous révèle à quel point ce genre se prête aux nouvelles et originelles voies de narration cinématographique. Elle est espagnole et conduit, au-delà de la banalité apparente d’un braquage de banque, à une expérience à la fois passionnante et amusante de la mise en scène d’un monde en instance de transgression et de perdition morales.

Tourner une série sur le braquage d’une banque, celui-ci ayant lieu dès l’épisode initial, tout en maintenant également élevés le niveau de suspense et l’intérêt de l’intrigue, est une gageure collective, à la fois pour le scénariste, le réalisateur, les acteurs – tous. C’est un défi cinématographique comparable à celui, criminel, que toute une bande hétéroclite de truands, guidée par un cerveau génial, pourrait relever en s’attaquant à une forteresse prétendument imprenable comme l’est la Maison royale de la Monnaie à Madrid, le «Fort Knox» de la Couronne espagnole.

«La casa de papel», créée par le producteur et scénariste Alex Pina pour la chaîne télévisée espagnole Antena 3, est une série qui développe toute son ampleur dramatique au fur et à mesure qu’elle progresse. Elle se découvre, se consomme à la façon d’un artichaut, feuille par feuille, de rebondissement en effet de surprise.

Et derrière tout ça un grand ordonnateur, un génie manipulateur, le «Professeur», qui a tout prévu et fait agir les acteurs de ce qui est supposé devenir le plus gros casse de l’Histoire, sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée selon un plan dont il est le seul à connaître tous les tenants et tous les aboutissements. Le butin promis à son groupe de braqueurs, tous savamment choisis selon leurs compétences et leur expérience, dépendra de la durée de l’entreprise: 2,4 milliards d’euros, voire plus, assez pour que se réalisent les rêves fous de tout un chacun. Car les braqueurs n'ont évidemment pas l’intention de le voler au dépens de quiconque, mais de le fabriquer sur place, en billets tout neufs et intraçables.

Des erreurs de parcours

Et voilà que le braquage, si méthodiquement préparé à l’avance, s’éternise. Au fil des imprévus et des erreurs de parcours, des écarts aux consignes et au plan initial, il se mue en une longue et éprouvante prise d’otage, avec les forces d’intervention qui font le siège du bâtiment et les chaînes d’information qui diffusent en direct 24 heures sur 24.

Mais l’intrigue ne s’enlise par pour autant, au contraire. C’est tout un petit monde d’univers personnels, avec des drames et des crises particuliers, qui se révèle au courant de ces heures et de ces journées passées dans une cohabitation forcée dont naîtra rapidement une fascinante communauté de destin.

Par des flash-back systématiquement instillés, se dévoilent les personnalités à la fois des malfrats affublés de masques daliens et de noms de capitales, et de leurs victimes murées dans leurs angoisses et calculs, à l’instar de Tokyo (Úrsula Corberó) et Rio (Miguel Herrán), couple de braqueurs uni par une passion déchirante qui risque de faire capoter toute l’entreprise, ou de l’employée Monica Gaztambide (Esther Acebo) et du directeur Arturo Román (Enrique Arce) unis dans l’adultère et l’espoir incertain d’une vie commune.

Mais de l’autre côté des colonnades de la façade néo-classique de la Maison royale de la Monnaie, dans le camp des forces de l’ordres, où ne règnent pas moins nervosité et confusion, nous découvrons la vie compliquée de l’inspectrice Raquel Murillo (Itziar Ituño) ainsi que ses démêlés avec les services des Renseignements nationaux.

Le «Professeur» – fin esprit manipulateur mais engageant et réfléchi, aux manières policées et courtoises, ni un type très sociable, ni encore moins très séducteur, interprété par Alvaro Morte – est le personnage central de cette série, dont il incarne à la fois la belle originalité, la riche complexité et l’ironie souriante. C’est par son plan, dont on devine qu’il est l’unique inventeur et directeur, que l’intrigue de «La casa de papel» tient son ressort narratif et son potentiel dramatique.

Avec lui, qui pourtant se sentait si étranger à tout dans la vraie vie, «aussi différents que Clark Kent et Superman», le spectateur n’est jamais au bout de ses surprises et d’ébahissements que provoque, parfois le hasard aidant, son inépuisable talent pour changer la donne et faire rebondir, une nouvelle, énième fois les situations et les événements.

Mais, finira-t-il pour autant à avoir le dernier mot dans cette fine et passionnante partie d’échecs qui au fil des épisodes l’oppose et le rapproche de plus en plus ouvertement à la pugnace inspectrice Raquel Murillo?

La réponse n’est peut-être pas encore pour cette première saison qui se clôt par un «cliffhanger» énorme, mais quel suspense jusqu’à y arriver! «La casa de papel» est pour sûr une de ces séries dont, une fois la première série regardée, on ne se passera pas si rapidement.

La première saison de «La casa de papel» est diffusée en 13 épisodes à 45 min. sur Netflix.


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