Une famille mal en point
Une famille mal en point
Emir est un vieil homme qui a fait la guerre d’Algérie, aujourd’hui il vit dans une maison de retraite en France. Il est avant tout le pilier d’une famille déchirée et rongée par les querelles anciennes. A sa mort, il laisse derrière lui des enfants, petits-enfants et arrières- petits-enfants en plein désarroi. Peu à peu se dévoilent les rouages qui ont ébranlé la famille.
Tel est le point de départ d’«ADN», le cinquième long-métrage de Maïwenn, qui en participant à l’écriture du scénario raconte en partie sa propre histoire. En parallèle «ADN» traite aussi du sort des immigrés vivant loin de leur patrie: un déracinement vécu différemment selon les générations. Les jeunes sont plus ouverts à leur terre d’accueil, tandis que les anciens restent ancrés dans leurs traditions et leur religion.
Avec précaution et détermination
Maïwenn s’attaque avant tout au racisme bien présent. Les points de critiques sont abordés avec précaution mais aussi avec détermination – et quelques inévitables idées redondantes.
Au-delà de cet aspect, ce sont avant tout les liens familiaux qui se retrouvent au centre des débats. Et une question qui taraude inlassablement Neige, la fille mal-aimée et rejetée: qui suis-je? Quelles sont mes origines? Un test ADN doit livrer les réponses. Neige, contre vents et marées, veut savoir... Le test, une fois effectué, n’apportera pas la conclusion tant attendue.
Des personnages au plus près
Maïwenn, en plus de la réalisation, campe aussi le personnage de Neige. Fanny Ardant incarne elle Caroline, la mère blessée intransigeante, Louis Garrel est François, l’ex de Neige et seul confident capable de comprendre la gravité de la situation. Les trois têtes d’affiche, tout comme les acteurs invités sur le plateau de ce drame présenté en 2020 à Cannes, ne font pas qu’uniquement jouer leurs rôles, ils vivent leurs personnages au plus près. Les caméras de la réalisatrice-actrice n’ont plus qu’à capter les émotions intenses de chacun. Même si le sujet est pesant, jamais Maïwenn ne se laisse emporter, ses propos restent malgré tout empreints d’un humanisme profond. Certains épisodes – la scène du choix du cercueil est grinçante – seraient même drôles s’ils n’avaient pas pour cadre un tel drame.
Jouant avec des chutes et rebonds de tension, la réalisatrice dicte le rythme d’une narration sans temps morts, certes, mais aussi sans grossir délibérément le trait. C’est pourquoi, ce drame sonne juste, vrai et reste avant tout une histoire vécue. Même si certaines questions ou doutes de Neige restent sans réponse. La jeune femme aura du moins osé se les poser.
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