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La culture prise en otage
Kultur 3 Min. 25.12.2014 Aus unserem online-Archiv
Le «black-out culturel» belge sous la loupe

La culture prise en otage

Des productions telles que Lucrezia Borgia à la Monnaie pourraient ne plus avoir lieu, l'institution étant contrainte à 
faire des économies dans tous les domaines, y compris la réalisation de costumes.
Le «black-out culturel» belge sous la loupe

La culture prise en otage

Des productions telles que Lucrezia Borgia à la Monnaie pourraient ne plus avoir lieu, l'institution étant contrainte à 
faire des économies dans tous les domaines, y compris la réalisation de costumes.
De Munt/La Monnaie
Kultur 3 Min. 25.12.2014 Aus unserem online-Archiv
Le «black-out culturel» belge sous la loupe

La culture prise en otage

«Un vrai massacre!», voici les termes qu'utilise Peter de Caluwe, le directeur général de La Monnaie de Bruxelles, pour qualifier les mesures d'économies dans le secteur culturel prises par le gouvernement fédéral belge de Charles Michel.

PAR DIEGO VELAZQUEZ

Dos au mur, les institutions culturelles fédérales déplorent l'attitude du gouvernement belge en matière de culture. Annoncées en octobre par le nouveau gouvernement fédéral de centre droit, les premières conséquences de ces mesures se font déjà ressentir au sein de la programmation de 
la prestigieuse salle d'Opéra de Bruxelles.

De fait, La Monnaie vient d'annoncer le sacrifice de la danse et de la musique baroques, afin de faire face au coupes budgétaires imposées par le gouvernement, qui l'obligent à économiser 1,406 million d’euros en 2015. La Monnaie étant la première institution à avoir révélé l'ampleur concrète des économies sur son fonctionnement, d'autres institutions craignent le pire.

Charly Herscovici, président de la Fondation Magritte, qui fut à la base du nouveau musée Magritte, aussi touché par ces décisions, a par exemple déclaré que «si l’Etat ne soutient plus suffisamment ses musées, rien ne dit que le musée Magritte soit là pour toujours».

Or, si ces mesures semblent s'insérer dans un cadre plus large d'économies à réaliser par les gouvernements européens, le cas belge comprend quelques spécificités qui ne sont pas innocentes.

En Belgique, les coupes budgétaires en culture semblent traduire, si l'on écoute certains commentateurs et responsables du milieu, une vision bien précise, sous-jacente à ce programme d'économies. En effet, l'opposition reproche au gouvernement, auquel participent les nationalistes flamands de la N-VA, de vouloir «assécher» le peu qui reste encore d'une politique culturelle unitairement belge.

Pour comprendre toutes les implications de ces décisions, il faut brièvement se pencher sur le fonctionnement des politiques culturelles belges. Au plat pays, une grande partie de la gestion des institutions culturelles revient aux communautés linguistiques. Bref, les francophones subventionnent leurs institutions et il en va de même pour les maisons de culture néerlandophones ou germanophones.

Le "black-out culturel" au service de la N-VA?

Cependant, certaines institutions sont restées de compétence fédérale. Parmi ces institutions en question, l'on retrouve la Bibliothèque royale de Belgique, le Musée royal de l'Afrique centrale, le Palais des beaux-arts, le Théâtre royal de la Monnaie et l'Orchestre national de Belgique. Le pays, contrairement à ses régions, ne dispose pas d'un véritable ministre de la Culture, mais d'un chargé des Institutions culturelles fédérales.

Au sein du nouveau gouvernement composé par les libéraux francophones, les libéraux flamands, les conservateurs flamands et les nationalistes flamands de la N-VA, c'est le libéral francophone Didier Reynders qui occupe ce poste, à côté de ses fonctions en tant que ministre des Affaires étrangères.

Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui craignent qu'affaiblir les institutions culturelles fédérales équivaudrait automatiquement à s'attaquer à «ce qui subsiste encore comme image identitaire et unitaire du pays», comme le décrit le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le socialiste Rudy Demotte. Opposition et responsables culturels décryptent ici une manoeuvre de la N-VA pour réaliser des avancées dans son agenda nationaliste, malgré sa participation au gouvernement fédéral belge. Peter de Caluwe, qui avait popularisé le terme de «black-out culturel» pour se référer aux plans du gouvernement, explique lui aussi, que «certaines décisions servent certaines idéologies».

De son côté, Didier Reynders défend son gouvernement en estimant que voir un nationaliste se cacher derrière chaque dossier, «c'est aller un peu loin...».


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