La critique ciné de la semaine: "Flatliners" : Un pied de nez à la mort
La critique ciné de la semaine: "Flatliners" : Un pied de nez à la mort
par Thierry Hick
Courtney, Marlo, Jamie et Sophie, tous étudiants en médecine sont promis à un bel avenir professionnel. Et pourtant, ils doutent sur la vie et la mort. C'est pour cette raison que Courtney va se lancer dans une aventure inédite: provoquer son propre arrêt cardiaque, donc sa mort. Du moins temporairement. Histoire de vivre en direct l'au-delà. Ses amis seront sollicités pour la ramener en vie. Les quatre étudiants se soumettront à tour de rôle à la même folle expérience. Ray, également étudiant en médecine, est dubitatif, il est cependant appelé en renfort – et en catastrophe – lorsque les opérations risquent de tourner au cauchemar.
Moments de transe et d'extase
Les futurs médecins n'avaient pourtant pas prévu les suites de leur aventure. Alors que la mort passagère leur permet de vivre des moments de transe et d'extase parfaites, le retour sur terre sera plus pénible, le passé de chacun refaisant cruellement surface.
«Flatliners» de Niels Arden Oplev joue allègrement sur ces deux tableaux. D'une part, la fougue, l'envie de découverte d'une jeunesse avide de sensations plus ou moins fortes et d'autre part les conséquences psychologiques de ce besoin de coup d'adrénaline. Le monde – moralisateur – des adultes est tout au plus suggéré, mais jamais bien présent. L'ambiguïté omniprésente de cette dichotomie narrative traverse le film.
Le réalisateur et le scénariste se gardent bien de faire la leçon. Ils tentent tout au plus de poser les jalons d'un débat autour du thème tabou qu'est la mort. A l'heure des discussions sur la fin de vie, l'euthanasie, les soins palliatifs, le questionnement qui corroborent ce sujet ne sont finalement pas réellement approfondis. Le scénario ne juge pas, ne donne pas de réponse.
Platitude
Les débats, les répliques restent souvent d'une platitude qui n'est pas sans ressembler à l'électrocardiogramme des candidats à la mort. Un peu de profondeur n'aurait pas été de refus. Mais est-ce bien le but d'une telle production hollywoodienne?
L'histoire de «Flatliners» n'est pas nouvelle. Joel Schumacher avait déjà abordé le même sujet en 1991 avec Julia Roberts, Kiefer Sutherland et Kevin Bacon. Parler d'un remake est réducteur, même si les ressemblances sont évidentes. Les personnages de Niels Arden Oplev sont bien contemporains. A cela viennent se greffer des images tout aussi «modernes», puisqu'en grande partie réalisées grâce à des effets tout aussi spéciaux que suggestifs, les progrès de la technique sont significatifs.
Le volet purement scientifique et médical sert de leitmotiv. Comme pour mieux «parler vrai» et mieux appuyer les propos. Même si l'équipe a pris soin de demander conseil à des professionnels de santé, afin d'éviter tout contresens médical, cette surabondance de termes technico-scientifiques finit par alourdir le flux de l'histoire.
Sans temps morts malgré quelques «grosses ficelles»
Les images sont aseptisées, d'une froideur glaciale lorsqu'il s'agit de dépeindre l'univers dans lequel évoluent les étudiants. Elle deviennent graves, sombres au moment où Courtney et sa bande commencent à douter de leurs actes. Cette nouvelle juxtaposition de deux mondes – entre réalité et fiction – fonctionne et frappe. Le rythme est soutenu, sans temps morts, les différents épisodes s'enchaînent rapidement, la tension est bien entretenue grâce aux changements de décors.
Dommage seulement que le réalisateur se sente obligé de faire appel à quelques «grosses ficelles» du genre. L'incontournable ascenseur fou, des corps apeurés traînés sur le sol par des forces malicieuses ne sont que deux exemples d'effets gratuits pour répondre aux critères «épouvante, science-fiction» un peu trop rapidement octroyés à «Flatliners».
Une des réussites du film est le choix de jeunes comédiens – Ellen Page (Courtney), Nina Dobrev (Marlo), James Norton (Jamie), Kiersey Clemons (Sophia) et Diego Luna (Ray) – qui donnent vie à ces personnages avides de sensations ultimes. Même s'il évite donc de trop s'approfondir sur son sujet, «Flatliners» garantit quelques sueurs froides bien dosées et des moments d'émotions intenses. Quitte à laisser sur leur faim, les spectateurs les plus gourmands.
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