Dessinateur "Tunn" Grimée: Du monastère à la prison
Dessinateur "Tunn" Grimée: Du monastère à la prison
Ce n’est pas la première fois que le dessinateur Tunn collabore avec le centre culturel de l’abbaye de Neumünster: il a réalisé les portraits de musiciens du festival «Reset» et l’identité visuelle de la campagne «Bock Op». En pleine période de confinement, le centre culturel du Grund est revenu vers lui avec une nouvelle commande de grande envergure. «Comme elle connaissait mon travail, la directrice Ainhoa Achutegui m’a proposé de revenir sur le passé historique de l’abbaye Neumünster», note Tunn.
Il a été convenu de décliner ce travail autour de 25 épisodes hebdomadaires. Entamé le 25 avril le projet se clôturera le 17 octobre, journée portes ouvertes au centre Neumünster. Avec cette initiative, Neumünster, en plein confinement – à l’époque il n’était pas encore question de réouverture – voulait aussi marquer sa présence sur les réseaux sociaux. Les dessins de Tunn sont publiés tous les samedis sur les pages Facebook et Instagram de l’abbaye.
C’est pour être compatible avec ces canaux de diffusion, que le cartooniste a adopté pour ses comic-strips un format bien particulier: une série de quatre cases rectangulaires et horizontales. «Malgré cette contrainte de format, ce choix me laisse assez de liberté», confie Tunn, pour qui le confinement n’aura finalement pas trop bouleversé son travail. «Je dessine toujours seul chez moi.»
Le but de cette commande est d’illustrer l’histoire mouvementée de l’abbaye Neumünster de la fondation du monastère en 1083 jusqu’à 1985, date à laquelle les bâtiments ne sont plus utilisés comme prison d’Etat.
De la «Warte» à Neumünster
Tunn est régulièrement sollicité pour documenter à sa manière des faits historiques dans les colonnes de la «Warte», le supplément feuilleton du «Luxemburger Wort». Au fil du temps, il a acquis une certaine expérience avec des thèmes ou sujets qui jusque-là ne lui étaient pas toujours familiers. «J’apprends en faisant des recherches, c’est génial», s’enthousiasme le cartooniste et dessinateur belgo-luxembourgeois.
Ce travail de vulgarisation est avant tout narratif, un peu comme si un grand-père expliquait à son petit-fils les choses.
Antoine "Tunn" Grimée, dessinateur
Pérégrinations et découvertes
Comment a-t-il finalement procédé pour affiner sa documentation sur le sujet? «J’ai commencé par m’informer et surtout rassembler du matériel iconographique. Cette base est essentielle», précise Tunn. Des balades en ville, «en compagnie d’un ami féru d’histoire» sont venues compléter les sources d’informations. Au fil de ses pérégrinations et ses découvertes sur le terrain et après quelques semaines de recherches, Tunn se dit fasciné par un lieu qui «en différentes couches raconte, avec ses vestiges du passé, aussi l’histoire de toute une ville, qui m’est chère».
Semaine après semaine, Tunn passe au crible les différents événements qui ont forgé l’identité du site. «Il est évident que certaines époques sont plus dures, chargées d’émotions ou de souvenirs que d’autres. Je pense notamment à la Seconde Guerre mondiale. Je reste confiant, que pour ces périodes il ne sera pas question de masquer des faits.»
Pour ses contributions à la «Warte», le dessinateur reçoit à chaque fois entre huit et dix points de repères. Pour son travail pour l’abbaye Neumünster ces points à suivre se réduisent à quatre informations à suivre.
Après de nombreuses observations et conclusions, l’artiste soumet ses idées à l’historien Michel Pauly. «Pour être certain de ne pas commettre d’impairs ou de contresens historiques».
Un dialogue contemporain
Ensuite, l’artiste envoie une première ébauche de storyboard aux responsables de l’abbaye qui lui font part de leurs souhaits d’arrangements ou de modifications. Vient ensuite alors la phase dite du crayonné suivie finalement du travail d’encryptage et de coloriage. «Je travaille en moyenne deux jours entiers par semaine sur le projet», indique le dessinateur.
En plus de croquer avec ses crayons et couleurs l’histoire de Neumünster, Antoine Grimée écrit lui-même les textes et légendes de ses bandes dessinées. «Une forme de dialogue contemporain avec un sujet historique» qui l’autorise également à quelques pointes d’humour et touches personnelles.
Pour Tunn, le lecteur n’a finalement pas besoin de préconnaissances spécifiques. «Ce travail de vulgarisation est avant tout narratif, un peu comme si un grand-père expliquait à son petit-fils les choses». Le 17 octobre à la fin de l’aventure, Tunn Grimée aura réalisé une centaine de dessins. Actuellement, il est encore trop tôt pour savoir si ce travail débouchera sur la publication d’un livre. La question est en suspens...
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