Critique ciné: Mon père, ce héros
Critique ciné: Mon père, ce héros
Roy McBride part à la recherche de son père Clifford disparu depuis des années: l'histoire en soi aurait pu être d'une banalité totale. Mais, lorsque les deux personnages centraux sont des astronautes, la donne change radicalement. Cette conquête du père se muant peu à peu en une conquête spatiale, le spectateur de «Ad Astra» en prend plein la vue.
Faut dire que le réalisateur américain James Gray, pour sa première incursion dans l'univers de la science-fiction, n'y va pas par quatre chemins.
Roy McBride comme chaque jour se rend au travail – un vaisseau spatial, frappé par une surcharge inconnue. S'en suivra une réaction en chaîne causant une explosion céleste inattendue. Les images, les perspectives sont époustouflantes et vertigineuses.
Retrouver le père
L'astronaute chevronné survivra, ses supérieurs et les services secrets sont persuadés que l'incident est le fait de l'astronaute Clifford McBride, parti en mission spatiale et jamais revenu. On fait comprendre à Roy que son père est sans doute toujours vivant et qu'il doit le chercher pour enfin mettre un terme à cette menace qui met en péril la vie sur Terre. Le fils, gonflé à bloc par le devoir et l'envie de retrouver son père, se met en route. Des escales sur la Lune, sur Mars le conduiront finalement sur Neptune, là où vit Clifford retiré du monde depuis des lustres.
Contrairement à d'autres fictions spatiales, James Gray pour «Ad Astra» ne limite pas ses propos aux seules luttes machiavéliques entre les forces du mal et les défenseurs du bien. Le focus narratif se porte en grande partie sur la personnalité du fils. Ce dernier, en plus d'être un fidèle serviteur de la conquête de l'espace, est un homme soumis aux doutes, remords et aux questions qui l'ont marqué tout au long de sa vie.
Un duo d'acteurs remarquables
Brad Pitt excelle de bout en train dans l'éclairage de ce personnage complexe. La caméra de James Gray fixe en plan rapproché le visage de l'acteur, avec ou sans casque, pour mieux mettre en évidence les traits caractéristiques de Roy McBride. Tommy Lee Jones, le père, est lui-aussi d'une profondeur extrême.
Au-delà du jeu des acteurs, qui donne une impulsion très humaine à cette épopée spatiale, les décors et les costumes donnent à l'ensemble un relief imposant.
Bien conseillé et entouré de spécialistes de la Nasa et d'un ancien astronaute, le réalisateur met en scène un monde, certes fantastique, mais d'une réalité percutante. Tournées dans un décor naturel – un centre commercial abandonné, une ancienne ligne de métro ou imprimerie – les différentes scènes de «Ad Astra» laissent apparaître une volonté de dépasser les schémas classiques du genre.
Clins d'œil
La vie sur la Lune ou sur Mars est presque d'une banale réalité, les clins d'œil à notre bon vieux monde sont nombreux – l'attaque de pirates de la route est bien trouvée. Les effets spéciaux, loin d'être de simples artifices, deviennent des personnages à part entière.
Le basculement entre le réel et le fantasmé, plongé dans l'immensité de l'univers, est judicieusement équilibré. Est ainsi mise en lumière une tragédie humaine qui trouvera sa triste conclusion sur la planète Neptune... à quelque 4,5 milliards de km du plancher des vaches.
Als Abonnent wissen Sie mehr
In der heutigen schnelllebigen Zeit besteht ein großer Bedarf an zuverlässigen Informationen. Fakten, keine Gerüchte, zugänglich und klar formuliert. Unsere Journalisten halten Sie über die neuesten Nachrichten auf dem Laufenden, stellen politischen Entscheidern kritische Fragen und liefern Ihnen relevante Hintergrundgeschichten.
Als Abonnent haben Sie vollen Zugriff auf alle unsere Artikel, Analysen und Videos. Wählen Sie jetzt das Angebot, das zu Ihnen passt.
