«Blackbird», un huis clos familial
«Blackbird», un huis clos familial
Lily et son époux Paul réunissent dans leur somptueuse villa en bord de mer leurs deux filles et leur partenaire, leur enfant et une vieille amie d’enfance. Histoire de passer un bon week-end tous ensemble. Ce sont aussi les dernières rencontres familiales puisque l’épouse, mère, grand-mère et amie de toujours a pris une décision irrévocable: Lily atteinte d’une maladie incurable va mettre fin à ses jours. Elle a choisi le moment et le lieu de son passage à l’acte.
Tous les invités sont au courant de la situation, sont inquiets et tentent, du moins au début encore, de faire bonne figure. Seule Lily a l’esprit apaisé et veut profiter des derniers instants.
Sauver les meubles
La famille confinée dans ce huis clos bien particulier n’arrive pas à sauver les meubles. Les vieilles histoires et déchirures réapparaissent au grand jour. Le passé ne s’efface pas d’un coup de baguette magique. Et pourtant, Lily mettra son plan à exécution.
Avec ce «Blackbird», le réalisateur Roger Michell («Notting Hill») se plaît à décortiquer les rouages d’une famille somme toute banale et ordinaire. Jouant avec les apparences, les faux-semblants et surtout les non-dits, il dessine des personnages hauts en couleurs et aux caractères bien trempés.
L’ambiance pesante, qui peu à peu prend de l’ampleur au fil des réminiscences familiales, est distillée au compte-gouttes. Sans jamais en faire de trop, Roger Michell se prend le temps de laisser décanter une histoire portée par les seuls huit membres de la famille avec aucune intervention extérieure et dont l’action a quasi exclusivement lieu dans la maison de famille.
Tendresse et tension
Susan Sarandon dans le rôle de la mère Lily et Kate Winslet, la fille Jennifer, tout comme Mia Wasokowska, l’autre fille Anna, et Sam Neil, le mari Paul compatissant, à eux seuls sont les pièces maîtresses de ce drame, oscillant perpétuellement entre moments de grande tendresse et épisodes de tensions extrêmes. Se servant de cette belle brochette d’acteurs, Roger Michell ne fait en fait qu’effleurer les questions autour de l’euthanasie, mais aussi en parallèle de l’homosexualité, pour s’épancher sur les rapports humains entre des êtres complexes. Son regard est sans complaisance facile et permet à chacun de s’exprimer en toute franchise.
Le contexte devenant presque prétexte,« Blackbird» explore avec précaution et sans grands effets les plus reculées zones de l’âme. Les émotions sont palpables, mais toujours savamment dosées. Il n’est pas non plus question de juger, de commenter la décision de Lily – les quelques doutes et questions de la famille sont rapidement tués dans l’œuf.
C’est peut-être cette direction choisie et cette ouverture d’esprit, corroborées par un profond humanisme, qui donnent à ce film toute sa force et sa splendeur.
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