Réforme des retraites: «ça passe ou ça casse»
Réforme des retraites: «ça passe ou ça casse»
Les Français sont dans la rue. Plus de 1,3 million de personnes mardi dernier pour protester contre une réforme qui, en reportant la retraite à 64 ans, les prive du repos attendu à un âge où elles seraient en mesure d’en tirer le meilleur profit. Dans les villes grandes, petites et moyennes, toutes catégories socio-professionnelles confondues, de l’ouvrier à l’employé en passant par les infirmières, autant de catégories qu’on ne saurait réduire aux «bobos» qui selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin voudraient «bordéliser le pays». Seule une infime minorité veut le chaos, la majorité veut vivre au mieux.
Macron coalise la gauche sans fédérer la droite.
On a dit que cette mobilisation signait un retour en grâce des syndicats. C’est faux. Car les manifestants ne se confondent pas avec les grévistes, ce dont on peut induire qu’ils ne répondent qu’à leur propre colère. Une colère qui excède le cadre canonique des revendications syndicales: c’est un mécontentement plus général qui s’exprime en France, dont la réforme des retraites est le vecteur.
Comment Emmanuel Macron réagit-il à cette mobilisation, face à cette réforme dont il a fait la grande affaire du présent quinquennat? Il réagit à sa façon coutumière, obtus et souverain - «ça passe ou ça casse». Mais la casse, le cas échéant, pourrait lui être fatale. Macron à son corps défendant coalise les gauches - la NUPES tout entière est vent debout contre sa réforme - mais ne parvient pas pour autant à fédérer la droite: les Républicains ne suivent pas le président en ordre serré, pas même son propre camp ne lui est entièrement acquis.
Sa réforme - la retraite à 64 ans donc, et un allongement de la durée de cotisation à 43 ans - n’est pas dénuée d’arguments solides dans le sens d’une préservation du système par répartition, on peut supposer d’ailleurs que beaucoup de Français en sont conscients, mais le coeur a des raisons que la raison ignore et le coeur veut vivre longtemps, tandis que les artères préconisent le repos avant qu’il ne soit trop tard. La mobilisation dès lors se poursuit, de la France en général, des classes «moyenne» et «populaire» en particulier. Or ces classes-là sont moins réceptives à la voix d’un Mélenchon qu’à celle de Marine Le Pen, qui au demeurant fait preuve en cette affaire d’une très habile retenue. Macron s’obstinera-t-il jusqu’à donner du grain au moulin de l’extrême droite, qui une fois encore voit sa championne sur la route de l’Élysée?
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