Les socialistes francophones belges en plein cauchemar
Les socialistes francophones belges en plein cauchemar
Par Max Helleff (Bruxelles)
«Le PS en plein cauchemar», écrivent les journaux du groupe Sudpresse. Ils expliquent qu'avoir exclu temporairement Marc Tarabella, qui n'est pas inculpé, alors que d'autres y ont échappé dans des affaires passées, laisse flotter un parfum de «deux poids, deux mesures» au sein du parti.
La foudre semble s'être abattue sur le PS francophone de Paul Magnette qui se retrouve cette fois éclaboussé par l'affaire de corruption qui secoue le Parlement européen («Qatargate»). Deux de ses eurodéputés ont été abondamment cités dans ce dossier: l'ex-ministre présidente de la Communauté française Maria Arena et le Liégeois Marc Tarabella.
Maria Arena disculpée, mais ...
Ce dernier place le PS dans un dangereux porte-à-faux. Le «repenti» Pier Antonio Panzeri a porté de lourdes accusations contre l'eurodéputé belge, affirmant avoir récompensé ce dernier à plusieurs reprises pour un montant de 120 à 140.000 euros en liquide. Tarabella nie. Il a refusé de s'expliquer devant le Parlement européen alors que l'Italien Andrea Cozzolino y a dit renoncer formellement à son immunité parlementaire pour «soulager la pression sur le Parlement et afin de collaborer à l'enquête».
Les socialistes ont le devoir, plus que tous les autres, d'être irréprochables parce qu'ils défendent les plus fragiles et les personnes qui sans eux seraient oubliées.
Paul Magnette, président du PS
Maria Arena reste au contraire à bord du paquebot socialiste. Son cas est plus simple: Pier Antonio Panzeri l'a disculpée totalement. Par la voix de son avocat qui évoque une «amitié» entre l'ex-parlementaire européen et l'eurodéputée belge, Panzeri fait savoir qu'il «citera son nom pour dire qu'elle n'a strictement rien à voir et qu'il n'aurait jamais osé lui proposer quoi que ce soit».
Il n'est pas sûr qu'une telle déclaration serve la principale intéressée. Il est certain, par contre, qu'en étant proche ne fût-ce que par amitié ou sympathie de Pier Antonio Panzeri, Arena et Tarabella n'ont pas aidé leur parti à redorer son blason. De quoi désespérer le président du PS Paul Magnette qui se retrouve une fois encore à jouer les plombiers. «Les socialistes ont le devoir, plus que tous les autres, d'être irréprochables parce qu'ils défendent les plus fragiles et les personnes qui sans eux seraient oubliées», explique Magnette.
Une crédibilité en berne et le risque d'être supplanté
Simple à dire, difficile à faire. Pas plus tard que le mois dernier, Paul Magnette a demandé au président (PS) du Parlement wallon Jean-Claude Marcourt de démissionner. Cette fois, il s'agissait de frais de voyage jugés abusifs à Dubaï. Ce dossier a croisé «l'affaire du greffier» de la même assemblée, un homme qui doit répondre devant la justice de faits de harcèlement.
Le PS est-il frappé de malédiction? Il est clair qu'il est plus que tout autre parti sous la loupe des médias et de l'opinion publique. Parce qu'il représente la plus puissante formation politique de Wallonie et de Bruxelles. Parce qu'il a été presque sans arrêt aux affaires. Parce qu'il garde aussi dans ses rangs des barons d'ancien régime qui n'ont pas encore compris que l'époque a changé.
Toutefois, dans un récent éditorial, «Le Soir» rappelait que «dans l'affaire Nethys, des socialistes étaient à la manœuvre, mais le MR (libéraux) et le CDH (ex-sociaux-chrétiens) étaient aussi impliqués». Le quotidien évoque une stratégie du «zigzag» en matière de gouvernance et d'éthique dans le chef du PS.
Cet amoncellement de problèmes plombe la crédibilité du PS alors que, de l'autre côté de la frontière linguistique, son petit frère flamand Vooruit s'installe progressivement dans le rôle du faiseur de roi. C'est lui qui, au lendemain des élections de 2024, en s'alliant avec la N-VA nationaliste de Bart De Wever, pourrait permettre d'éloigner le spectre de l'extrême droite.
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